Climat. Des chercheurs du monde entier étudient le carbone bleu à Wimereux

Pendant toute cette semaine, la Station marine de Wimereux accueille une trentaine de chercheurs venus des quatre coins du monde pour étudier le carbone bleu. Stocké par des écosystèmes océaniques notamment présents sur la Côte d'Opale, ce carbone bleu pourrait permettre de réduire les gaz à effet de serre présents dans l'atmosphère.

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Et si les prés-salés de la Baie de Canche ou les algues au large des Deux Caps permettaient de réduire les gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique ? C'est une des questions sur lesquelles se penchent une trentaine de chercheurs, de 19 nationalités différentes, réunis à la Station marine de Wimereux pendant toute cette semaine.

Au cœur de leurs discussions : le carbone bleu. "Il s'agit du mécanisme selon lequel des écosystèmes océaniques, comme les mangroves, les champs d'algues ou les prés-salés, sont capables de piéger et d'accumuler le dioxyde de carbone par la croissance des végétaux et par l'enfouissement de matière organique dans les sédiments, au fond de la mer", explique Lionel Denis, chercheur en écologie côtière pour l'Université de Lille.

L'enjeu est de taille, car même si ces écosystèmes ne représentent qu'1 % de la surface des océans, ils peuvent stocker plus de 50 % du carbone océanique. 

La préservation de ces écosystèmes est primordiale dans la lutte contre le réchauffement climatique. Notre rôle est d'abord d'alerter les pouvoirs publics, les décideurs politiques. Lorsque l'on construit un nouveau port ou que l'on aménage un littoral, il faut prendre conscience que certaines zones sont à sauvegarder absolument.

Lionel Denis, chercheur en écologie côtière à l'Université de Lille

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Aller sur le terrain

L'objectif des spécialistes réunis autour de Lionel Denis est d'échanger sur les connaissances scientifiques autour du carbone bleu : "nous sommes beaucoup d'Européens, mais certains chercheurs viennent du Brésil, d'Indonésie ou du Mexique".

Cette semaine de travail se traduira par des cours académiques, des expérimentations en laboratoire, mais aussi des travaux sur le terrain en domaine estuarien pour mesurer des bilans de carbone : "nous avons prévu d'aller en Baie de Canche, d'abord pour montrer ce qu'est un pré-salé à certains, comme les Brésiliens qui sont plutôt habitués à la mangrove. L'idée est d'observer comment les végétaux poussent dans ces espaces naturels, comment ils fonctionnent, et comment on peut les défendre. Nous ferons aussi des prélèvements pour les analyser et voir comment on mesure leur bilan de carbone."

Deux semaines de travail en Belgique

Organisée conjointement par les Universités de Lille et de Gand, cette école d'été se prolongera par deux semaines de travail en Belgique, à Ostende et à Louvain.

Deux semaines focalisées davantage sur l'industrie et l'économie autour du carbone bleu : "on réfléchira par exemple aux moyens de diminuer l'empreinte carbone du trafic maritime, ou sur la façon de maintenir des activités de pêche responsables, en défendant les écosystèmes vertueux du carbone bleu."

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