Attentats. Protection des juifs : des militaires en poste devant la synagogue d'Amiens

A partir de ce lundi 12 janvier, des militaires sont en poste devant la synagogue d'Amiens, dans le cadre du plan Vigipirate.

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Alors qu'une centaine de militaires ont été appelés en renfort en Picardie, certains étaient lundi après-midi devant la synagogue d'Amiens. Les 717 écoles et lieux de culte juifs de France sont protégés, dès ce lundi, par 4.700 policiers et gendarmes, et des soldats seront envoyés en renfort dans les 48 heures, a annoncé lundi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

"En ce qui concerne les écoles et lieux de culte juifs, j'ai décidé d'une protection puissante et durable, au terme d'une réunion avec le président de la République et le Premier ministre", a déclaré Bernard Cazeneuve, devant des parents d'élèves de l'école juive Yaguel Yaacov de Montrouge, près de Paris.
Ces lieux "seront protégés dès aujourd'hui par 4.700 policiers et gendarmes", a-t-il ajouté.

"Des moyens supplémentaires seront affectés de la part du ministère de la Défense et des militaires seront envoyés en renfort dans les 48 heures", a précisé le ministre. Bernard Cazeneuve a annoncé la nomination d'un préfet, Patrice Latron, pour coordonner la sécurité des sites de la communauté juive.

Images de Benoît Henrion

Le ministre s'exprimait devant l'école juive de Montrouge. C'est à une centaine de mètres de cet établissement qu'une jeune policière municipale, Clarissa Jean-Philippe, a été tuée jeudi. L'attaque a été revendiquée par le jihadiste Amédy Coulibaly, tué vendredi lors de l'assaut contre un supermarché casher où il retenait des otages, dont quatre ont été tués, cours de Vincennes à Paris.

"Elle nous a sauvés", ont témoigné des parents d'élèves, encore sous le choc, convaincus que l'école était visée. Interrogé sur ce point, le ministre a répondu que l'enquête était en cours.

Dix-sept personnes et trois jihadistes ont trouvé la mort lors des attentats qui ont choqué la France et le monde, entre l'attaque contre Charlie Hebdo mercredi et la prise d'otages de vendredi.

Travail de fond


Le ministre s'est ensuite rendu à Sarcelles (Val d'Oise), berceau d'une importante communauté séfarade, où il a rencontré le père de Yohan Cohen, une des quatre victimes.

Il a visité la Grande Synagogue, une école juive et la place Sandler-et-Monsénégo, ainsi baptisée en hommage aux victimes de l'attentat commis à Toulouse en 2012.

Il a ensuite fait un crochet à la mosquée "Foi et Unité" de cette ville au nord de Paris, théâtre en juillet de violentes manifestations à caractère antisémite.

Ici, "les communautés vivent non pas côte à côte mais les unes avec les autres", a-t-il affirmé, avant d'ajouter qu'à l'image de Sarcelles, "la République n'est pas une juxtaposition de communautés mais un ensemble de valeurs".

La tournée d'"inspection" de M. Cazeneuve s'est achevée par le quartier du Marais à Paris, où il s'est rendu dans une synagogue rue Pavée.

"Il faut non seulement la sécurité mais aussi faire un travail de fond" pour que le "sursaut républicain" qui s'est produit dimanche ne soit pas sans lendemain, a encore dit le ministre.

"Rassurant", "angoissant"


Dimanche, au moins 3,7 millions de personnes ont défilé à travers la France lors d'une marche historique en hommage aux victimes des attentats. "C'est toujours rassurant de voir la mobilisation complète de l'Etat" mais "c'est également angoissant de devoir entrer en protection permanente", a réagi Joël Mergui sur Europe 1.

Dimanche, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Roger Cukierman, avait annoncé que les écoles juives et les synagogues seraient protégées "si nécessaire" par l'armée, à l'issue d'un entretien avec François Hollande à l'Elysée.

Les écoles juives, comme les lieux de culte israélites, font l'objet d'une protection permanente en France. Ils ont déjà été pris pour cible lors d'attentats islamistes. En mars 2012, Mohamed Merah avait tué trois enfants et un enseignant dans une école juive de Toulouse.

Le plan Vigipirate de protection antiterroriste reste maintenu à son plus haut niveau, a rappelé lundi le Premier ministre Manuel Valls. Dans ce cadre, les sièges des médias, les lieux de culte, les bâtiments publics font l'objet d'une protection particulière.
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