Aéronautique - Suppression de postes chez Airbus : “On imagine le pire” chez Stelia Aerospace à Méaulte

Mardi 30 juin, le groupe Airbus a annoncé la suppression de près de 15000 emplois dont environ 5000 en France. A Méaulte, près d'Albert dans la Somme, les 1545 salariés de Stelia Aerospace, filiale du groupe, devraient être fixés sur leur sort d’ici le 3 juillet.

"Et dire qu’on avait des carnets de commandes remplis pour les dix prochaines années" souffle Yannick Wasielewski, secrétaire du CSE Stelia Méaulte. Mais c’était sans compter sur l’épidémie de Covid-19, qui a ravagé le secteur mondial de l’aéronautique en seulement quelques mois. Chute des commandes, report de livraisons d’avions : l’activité d’Airbus a été foudroyée. Le 30 juin, le groupe a ainsi annoncé sa volonté de supprimer près de 11% de ses effectifs, dont 4952 emplois en France. 

L’onde de choc n’a pas tardé à se propager dans les Hauts-de-France. Ce jeudi 2 juillet, un comité social et économique central est prévu sur le site de Stelia Aérospace, la filiale d’Airbus qui emploie 1545 salariés à Méaulte, dans la Somme. 

  

En attendant que le couperet tombe, les salariés poursuivent la production des pointes avant d’avions, qui a chuté d’au moins 40% depuis le début de la crise. "L’attente est très difficile, reconnaît Eric Horville, délégué syndical central adjoint CFE-CGC. Ca fait un moment que la situation est lourde et qu’on sait qu’il va se passer quelque chose mais on n’a toujours pas de détails sur les chiffres". 

Difficile pour le moment d’estimer le nombre d’emplois qui pourraient être supprimés à Méaulte. 100 ? 200 ? Les interrogations et les estimations vont bon train mais rien n’est encore fixé. "On imaginer le pire, reconnaît Yannick Wasielewski. On espère que ça n’ira pas au-delà des 15% des effectifs". "Il y aura forcément des conséquences dans la région" confirmait hier Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France, lors d’une interview accordée à France Bleu Nord. 
 

Limiter la casse


Face à ce constat, Dany Devaux, le délégué syndical central FO de Stelia tire la sonnette d’alarme : "La crise du Covid a fait des morts mais l’après-crise risque d’être toute aussi violente. Avec les pertes d’emplois, il y aura des gens qui auront des problèmes financiers et qui risquent de commettre des gestes désespérés". La situation est d’autant plus douloureuse que le secteur aéronautique avait du mal à recruter assez de main d’oeuvre qualifiée il y a encore quelques mois. 

Tous les représentants syndicaux interrogés ont le même objectif : éviter à tout prix les licenciements secs. "Les négociations porteront sur plusieurs points : l’application du chômage partiel de longue durée pour éviter les licenciements, les mesures d’âges, les départs volontaires et les formations" résume Yannick Wasielewski. "On veut limiter la casse sociale et la perte de compétences, ajoute Eric Horville. Il faut s’assurer qu’on aura la capacité de reprendre le travail quand le secteur aura redémarré. Parce que si au moment où les choses reprennent, on n’a plus les compétences ni les bras, ce sera encore pire".

Ce jeudi 2 juillet, les syndicats de Stelia Méaulte ont décidé de rassembler les salariés à deux reprises pour les informer de la tournure des événements : une première fois à 11h devant le site de Méaulte. Une seconde fois à 17h à la sortie du comité central d'entreprise. D’ici la fin de journée, les représentants espèrent obtenir de la direction les premiers chiffres concernant les suppressions de postes. Quand aux négociations, elles devraient débuter en début de semaine prochaine au siège de Stelia Aerospace.

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