Dans l’académie d’Amiens, une cinquantaine de postes d’enseignants restent à pourvoir avant la rentrée : "nous avons des viviers de contractuels sur lesquels s’appuyer"

Mardi 23 août, 59 postes d’enseignants restaient encore à pourvoir dans les collèges et les lycées de Picardie. À une semaine de la rentrée scolaire, le rectorat de l’académie d’Amiens assure qu’il y aura un enseignant devant chaque classe de la région, notamment grâce à des viviers de professeurs contractuels de plus en plus importants.

Dans la cellule académique de remplacement des enseignants de l’académie d’Amiens, une cinquantaine de gestionnaires enchainent les coups de fil aux collèges et lycées de la région. Leur mission : trouver des remplaçants aux postes vacants.

Le casse-tête annuel de l’affectation des professeurs. "Ça peut être un jonglage, mais on arrive à satisfaire tout le monde", assure Chrystelle Eloy, en charge des matières de sciences physiques et des sciences de la vie et de la Terre. Des disciplines en tension ces dernières années, en particulier dans les lycées professionnels.

"On a eu moins de titulaires (après le concours du CAPES 2022, ndlr.) dans ces disciplines qu’attendu et c’est toujours plus compliqué de recruter en lycée professionnel", explique Thierry Loubière, responsable du personnel de la division enseignants de l’académie d’Amiens. "Il reste notamment des postes à pouvoir en économie-gestion, ainsi qu’en mathématiques et en sciences physiques."

"Ces postes ne seront pas vacants à la rentrée"

Mardi 23 aout, 59 postes restaient à pouvoir dans les collèges et lycées de la région. Mais Thierry Loubière l’assure : "Ces postes ne seront pas vacants à la rentrée. On est en train de les pouvoir. On est sur la phase finale d’ajustement".

Cette année, le rectorat se félicite même d’avoir moins de postes vacants à une semaine de la rentrée que l’an passé (74  postes restaient à pouvoir le 1er septembre 2021, ndlr.). Les raisons : une attention particulière du ministère de l’Éducation nationale pour l’académie d’Amiens, traditionnellement déficitaire, qui a pu bénéficier de davantage de titulaires que les années précédentes ainsi que le recours croissant aux professeurs contractuels.

"Avec la crise sanitaire, on a eu des besoins de remplacements plus important et donc nous avons recruté davantage de contractuels. Aujourd’hui, nous avons des viviers de professeurs contractuels, des gens que l’on connait et qui ont déjà enseigné, sur lesquels on peut s’appuyer", explique le recteur de l’académie d’Amiens, Raphaël Muller.

Des viviers grandissants de professeurs contractuels

Ils sont un peu plus de 600 contractuels, cette année, embauchés par l’académie d’Amiens pour des remplacements de professeurs. Un chiffre en augmentation ces dernières années, passant de 3% à environ 5% du nombre d’enseignants du second degré, en Picardie.

Pour certains, ils ont été recruté grâce aux opérations de jobs dating de l’Éducation nationale, comme à Beauvais en juin dernier, où des professionnels en reconversion postulaient à des postes d’enseignants lors d’entretien express d’une trentaine de minutes.

Un mode de recrutement décrié par les syndicats d’enseignants qui dénoncent notamment une formation au rabais. "On a du mal à croire que l’on puisse recruter quelqu’un en dix minutes pour devenir enseignant", avance Elie Guillaume, de Sud enseignement de la Somme. "On voudrait que ce soit un enseignant formé, quelqu’un qui soit capable de donner cours et qui soit autant payé que nous."

Pour ce syndicaliste, il faut qu’il y ait un enseignant dans chaque classe de Picardie, mais pas dans n’importe quelles conditions : "Il faut que l’on puisse faire cours convenablement. Nous demandons plus de moyens pour travailler dans de meilleures conditions, en réduisant le nombre d’élèves par classe, par exemple."

 

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