Jean-Baptiste Trogneux, le petit-neveu de Brigitte Macron, a été agressé lundi 15 mai à Amiens après l'interview du président de la République, Emmanuel Macron, à la télévision. Huit personnes ont été interpellées puis placées en garde à vue.
L'agression s'est produite lundi soir, après l'interview du président de la République, Emmanuel Macron, retransmise à la télévision. Alors qu'il rentrait chez lui, vers 22h, Jean-Baptiste Trogneux, petit-neveu de Brigitte Macron, a été pris à partie par des manifestants, rassemblés pour protester contre la réforme des retraites. "Ils l'ont reconnu, une dizaine de personnes se sont approchées de lui, ont commencé à l'insulter. Et puis un, plus énervé que les autres, lui a mis un poing dans la figure, suivi de plusieurs derrière et il y a eu un déchainement", détaille Jean-Alexandre Trogneux, le père de la victime.
Les agresseurs l'ont frappé à la tête, aux bras et aux jambes. Jean-Baptiste Trogneux s'est alors recroquevillé par terre pour se protéger des coups, jusqu'à ce que les voisins arrivent. "C'est peut-être grâce à eux qu'on a évité la catastrophe", confie Jean-Alexandre Trogneux.
Les agresseurs ont tous pris la fuite, mais ont été appréhendés rapidement grâce aux images de vidéosurveillance. Au total, huit personnes ont été interpellées puis placées en garde à vue. Parmi les agresseurs, une mineure et des jeunes âgés de 21 à 24 ans. Des jeunes qui ne semblent pas être politisés, qui ne sont pas membres d'un collectif ou d'un parti. Ils ne seraient ni étudiants, ni militants. D'après l'un des avocats, ils ne se connaissaient pas avant les faits et n'auraient commis aucune violence pendant leur rassemblement avant que la situation dégénère.
"Nous depuis 6 ans, on doit en supporter toutes les conséquences"
Jean-Baptiste Trogneux souffre "d'un hématome sur la tempe, a reçu différents coups sur le visage, a plusieurs doigts foulés, une ou deux côtes de fêlées, détaille son père. Mais surtout psychologiquement, il est vraiment touché."
Avec cette agression, "on a dépassé les bornes, je suis effaré", a-t-il commenté. "On peut faire tout ce qu'on veut dans la vie, mais jamais arriver à une alternative comme celle-ci. On peut ne pas être d'accord sur tel ou tel point, mais on n'a pas le droit de faire un tel amalgame."
Jean-Alexandre Trogneux déplore, qu'en dépit de l'absence "de tout lien financier" entre la chocolaterie Trogneux et le couple présidentiel, les établissements présents dans les Hauts-de-France soient régulièrement visés en marge de manifestations depuis l'arrivée au pouvoir du chef de l'État. "Nous depuis 6 ans, on doit en supporter toutes les conséquences. On a eu dans un premier temps des boycotts de clients parce que ça 'allait dans la poche de Macron', ce qui est faux. L'entreprise appartient à 100 % à mon fils et avant, c'était à moi et personne d'autre."
Ce fut le cas aussi durant les manifestations des gilets jaunes où le propriétaire de la chocolaterie avait été victime d'insultes et de menaces. "On a reçu une crotte de chien, des papiers avec marqué 'boom', des insultes plus poussées, des menaces de mort..." Puis la chocolaterie a subi des dégradations, avec notamment les vitres du magasin de Lille qui ont été brisées il y a moins de deux mois.
La première dame, Brigitte Macron, a apporté son soutien à son petit-neveu. Elle s'est indignée de "la lâcheté, la bêtise et la violence" des auteurs de l'agression. "Je suis en solidarité totale avec ma famille, a-t-elle affirmé dans une déclaration transmise à l'AFP. J'ai à plusieurs reprises dénoncé cette violence qui ne peut que mener au pire."
Des réactions de politiques de tout bord
Suite à cette agression, Benoit Mercuzot, président du bureau Renaissance 80, a réagi dans un communiqué. "Le Bureau Renaissance exprime sa sidération face à cette insupportable escalade de la violence et manifeste son soutien plein et entier à la famille Trogneux. Les désaccords et les oppositions sont constitutifs de la démocratie dès lors qu'ils sont exprimés dans le respect d'autrui. Accepter la violence aboutirait à une impasse démocratique", a-t-il écrit.
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Dans l'opposition, plusieurs parlementaires se sont également exprimés en ce sens. À commencer par le député de la 1ʳᵉ circonscription de la Somme, François Ruffin : "Ces faits sont graves et inadmissibles. On ne défend pas la démocratie en s’attaquant à un chocolatier. J’avais rencontré la famille Trogneux lors du mouvement des Gilets jaunes, afin de leur assurer que l’hostilité contre leur boutique n’avait aucun sens. J’achète d’ailleurs régulièrement leurs macarons, comme un clin d’œil, lorsque j’offre des cadeaux à mes invités politiques. Tout mon soutien à la victime et à son entourage", a-t-il déclaré dans un communiqué.
"Soutien à la famille Trogneux, et en particulier à Jean-Baptiste, nos divergences politiques ne doivent jamais conduire à de la violence physique", a réagi de son côté Rémi Cardon, sénateur PS de la Somme.
Même réaction du côté Les Républicains. "Je suis désolé, mais ça va trop loin", a commenté le député LR de l'Aisne, Julien Dive, sur LCP alors qu'il était interviewé sur les violences envers les élus.
Des réactions vives appuyées par le président des Républicains, Eric Ciotti : "Je condamne avec fermeté cette agression insupportable du neveu de Brigitte Macron à Amiens ! Oui au débat démocratique, non à la violence et à la terreur. La sanction doit être implacable pour ces agresseurs", a-t-il écrit sur son compte Twitter.