Des capucines, de la guimauve, de la verveine citronnée, Julie Brodar possède de nombreuses plantes aussi colorées qu’odorantes dans sa parcelle et elles sont toutes comestibles. De quoi ravir les restaurateurs du coin qui se fournissent chez elle.
C’est au cœur de sa parcelle de 3 000 mètres carrés que Julie Brodar nous reçoit à Ponthoile, en baie de Somme. Elle nous emmène pour une promenade végétale et gustative. Dès les premiers pas, nous sommes attirés par le parfum citronné de la verveine et du géranium rosa. "Cette plante vient de la Réunion. On l’utilise beaucoup dans les desserts car elle a un petit parfum de rose. Ses fleurs sont aussi utilisées et on peut les emprisonner dans de petits glaçons ou les glacer au sucre", décrit Julie qui aime s’amuser à imaginer toutes sortes de recettes avec ses plantes.
C’est une éternelle découverte de nouveaux parfums et c’est un beau bureau !
Julie Brodar, productrice de plantes aromatiques et gastronomiques
Après une carrière de quatre ans comme administratrice dans le spectacle vivant, elle décide de revenir aux sources et surtout à la nature. Elle a entamé une reconversion en ethnobotanique pour apprendre à mieux connaître le monde végétal : "J’avais envie d’être plus près des plantes et m’éloigner de l’environnement du bureau dans lequel je travaillais. Pour moi, c’est une éternelle découverte de nouveaux parfums et c’est un beau bureau !", se réjouit Julie. Elle est revenue sur les terres de son enfance, dans la ferme où elle a grandi. "Ma mère est productrice de safran. C’est la petite note qui m’a emmené vers les arômes et la restauration. C’est un retour aux plantes et à la terre", ajoute l’horticultrice.
Des dizaines de variétés de plantes et de fleurs comestibles
Sur son terrain, elle fait pousser des dizaines de variétés de plantes et de fleurs comestibles et médicinales. Colorées et odorantes, elles agrémentent les plats et les desserts. Et ce sont les restaurateurs locaux à Amiens, au Touquet, en Baie-de-Somme et jusqu’au Wimereux, qui en profitent.
Dans une serre, elle cultive les plantes issues des milieux tropicaux et dans le champ, c’est un festival de couleurs. Ici, la capucine poivrée et piquante dont les pétales décorent les salades et les feuilles séchées assaisonnent les plats. Là, un petit buisson de guimauve dont la racine est utilisée pour calmer les douleurs dentaires des nourrissons. Sa fleur est ajoutée aux plats sucrés et salés dans la restauration. Et plus loin, un tapis de coquelicot, dont l’extrait de la fleur sert à fabriquer des sirops antitussifs. "Je choisis les plantes qui me plaisent pour leur parfum et leurs couleurs, mais je m’adapte aux commandes de mes clients."
Ses clients sont variés. Julie souhaite développer un réseau local diversifié. Ce jour-là, Angèle Duminy, créatrice de cosmétiques biologiques, vient récupérer une commande de roses et de pâquerettes avec lesquelles elle fabrique des sérums. "Je viens deux fois par an me fournir chez Julie car tout est bio. Je fais mes cosmétiques avec ses plantes séchées. La rose est une plante médicinale que j’utilise pour ses qualités toniques pour la peau", explique Angèle.
Julie récolte ses plantes d’avril à novembre. Le reste de l’année, elle vend ses fleurs séchées. Des visites à la ferme sont organisées dès le mois de mai et des interventions sur les plantes aromatiques, les fleurs comestibles et les plantes sauvages pour découvrir tous les secrets du jardin.
Retrouvez l'intégralité de l'émission Hauts féminin avec Julie Brodar présentée par Marie Sicaud ci-dessus et sur france.tv