C'est la fin de la campagne de récolte des pommes de terre dans les Hauts-de-France. Depuis juillet, les agriculteurs s'activent dans les champs. Exemple avec une exploitation de la Somme qui fournit les grands fabricants de chips.
"Allez ! On est partis !" Au volant de son tracteur et de sa remorque, Jean-Pierre Wauters, producteur à Cerisy dans la Somme, roule avec précision à côté de l'arracheuse de pommes de terre.
L'engin déverse au fur et à mesure les tubercules sortis de terre. Ici, se poursuit la campagne de récolte entamée deux semaines plus tôt. "On est en train d'arracher la récolte qu'on a plantée au mois d'avril, nous explique-t-il. On a à peu près 90 hectares à arracher".
Des craintes face à un printemps pluvieux
De retour sur l'exploitation, Jean-Pierre Wauters vide la remorque dans une trieuse dont les tapis emmènent les pommes de terre dans un coin de l'entrepôt. Un mois de travail, pour une quantité largement au rendez-vous. Le rendement prévu est, pour cette année, de 4 500 tonnes. Aussi bien que les années précédentes. "C'est la récolte essentielle sur la ferme, nous dit dans un vacarme assourdissant Frédéric Wauters, l'associé de Jean-Pierre dans la Gaec familial. On va vers l'automne : les jours sont plus courts et un peu moins beaux. Donc il faut profiter des plus belles journées."
Avec un printemps très pluvieux, les cultivateurs de pommes de terre ont craint pour la quantité et la qualité de leur produit. Mais le mois d'août plus clément a su les rassurer. "Les conditions étaient réunies pour obtenir une récolte et une campagne satisfaisantes", confie Jean-Pierre Wauters. Si ses collègues ont débuté l'arrachage en juillet, l'agriculteur a préféré commencer plus tardivement en septembre, pour avoir des patates plus grosses et dans les normes des industriels.
La pomme de terre ne connait pas la crise
Car ici, 60% des volumes sont destinés à une coopérative de la Somme qui redistribue ensuite la récolte aux industriels. Le groupe Sana Terra accompagne, durant cette période, 140 producteurs de pomme de terre. "On a fini les pommes de terre primeur mi-septembre. Actuellement, on va stocker des pommes de terre qu'on va déstocker jusqu'à, au maximum, la semaine du 14 juillet de l'année prochaine", détaille Aurélie Pernet, responsable à la coopérative Sana Terra.
Des échantillons de pommes de terre sont ensuite analysés et distribués pour les grandes marques de chips. Une filière qui se porte bien. "Elle se porte toujours bien, avoue Aurélie Pernet. Il y a une très grosse demande en chips. Et il y a une très grosse demande également en pommes de terre. Donc il y a de la demande, pas de souci."
Des rendements corrects en perspective pour ce marché. En 2023, la récolte connaissait déjà une forte hausse en Picardie. 61% des pommes de terre cultivées en France le sont dans les Hauts-de-France, selon la Chambre régionale d'agriculture. Près de 10 000 hectares sont dédiés à cette culture dans la région.
Avec Vincent Le Goff / FTV