Avec 20 millions de touristes par an, la capitale néerlandaise est une destination prisée des Européens. Mais face à l'explosion des logements dédiés au tourisme, la municipalité a pris une décision radicale : interdire la location d'appartements sur Airbnb dans certains quartiers.
Le calme règne à Amsterdam. Avec la crise sanitaire, les ponts habituellement bondés sont déserts, les bateaux-mouches tournent à vide et les coffee shop attendent les clients, comme le constate France 2 dans un reportage.
Une certaine quiétude qui inspire la municipalité car, depuis plusieurs années, la capitale sature. Chaque année, ce sont 20 millions de visiteurs qui découvrent la capitale néerlandaise. Beaucoup sont attirés par les drogues douces en vente libre et la prostitution qui s'affiche en vitrine.
Les locations interdites dans certains quartiers
Pour en finir avec le tourisme de masse, la municipalité a interdit le 1er juillet la location d'appartements sur Airbnb et sur les autres plateformes dans les trois quartiers les plus touristiques de la ville.Dans un quartier, un logement sur 15 est proposé à la location touristique. Certains propriétaires disposent d'un permis et pourront louer encore quelques années. Pour tous les autres, c'est terminé.
"Il y a beaucoup moins d'habitants qu'on ne le pense"
Cette décision prise la majorité écologiste d'Amsterdam s'est accélérée grâce au constat fait pendant la crise sanitaire."Les quartiers habituellement les plus bondés sont devenus les plus calmes avec la crise sanitaire. Cela montre bien que ces quartiers ne sont plus habités par les gens et qu'il y a beaucoup moins de résidents qu'on ne le pense", explique Ilse Griek, maire adjointe aux affaires économiques d'Amsterdam à France 2.Dans le "quartier rouge", des habitants exaspérés
La mairie réfléchit également à déplacer le "quartier rouge", où les touristes sont souvent fortement alcoolisés. Pour Bernadette de Wit, membre de l'association de riverains "We live here", cette mesure devient indispensable. "Les touristes sont les bienvenus à Amsterdam. Mais s'il vous plaît, tenez-vous bien !", exhorte la riveraine.Une campagne "J'habite ici", avec des photos des habitants du quartier a même été lancée pour interpeller les touristes sur les conséquences de leurs comprtements pour les riverains. "On ne peut pas laisser les gens faire leurs besoins, vomir, crier, jeter leurs ordures partout, poursuit Bernadette de Wit. Vous ne le feriez pas chez vous, alors ne le faites pas chez moi."
Désormais, sur la porte de certains immeubles, une mise en garde en anglais s'adresse aux touristes : "Vous êtes dans un quartier résidentiel. Respectez ceux qui habitent ici." Une exposition a même été mise en place pour "offrir un aperçu des foyers du plus vieux quartier d'Amsterdam".
Changer l'image touristique de la ville
La municipalité ambitionne également de changer le visage des rues commerçantes : les boutiques de souvenirs, de graines de cannabis ou de champignons hallucinogènes, produits légaux aux Pays-Bas, entament souvent la réputation de la capitale néerlandaise.Un programme de rachat immobilier a été lancé à grand frais, pour favoriser l'installation de commerces utiles aux habitants, mais cela prend du temps.