Un agriculteur isarien a inscrit "Vive la bio!" dans son champ de bleuets avec un broyeur. Comme un pied de nez à la morosité ambiante dans le domaine de l'agriculture.
Jasmin de Sainte Beuve est agacé. Agriculteur biologique dans une exploitation familiale située à Oudeuil, dans l’Oise, il est partisan de l'optimisme envers et contre tout, malgré la morosité ambiante dans le domaine.
Les récentes déclarations du ministre de l'Agriculture sur la redistribution des aides européennes inquiète les agriculteurs bio. Mais pas Jasmin, qui mise sur son indépendance. "On est indépendants des circuits classiques en pratiquant la vente directe. On réutilise tout. Les aides, on ne compte pas dessus. On attend toujours celles de 2015...", témoigne l'agriculteur.
Du coup, lorsqu'il tente de faire pousser de la luzerne et que des bleuets apparaîssent à la place, il ne s'en formalise pas. "Un ami apiculteur est venu et m'a dit que mon champ était superbe. Il s'est même renseigné pour savoir si on pouvait faire du miel. Alors oui, j'ai raté mes cultures de luzerne, mais ce n'est pas grave. Si ça ne marche pas, ce n'est pas de notre faute", résume-t-il.
Envoyer un message
Jasmin se souvient de son ex-beau-père qui avait inscrit les initiales de ses filles dans ses champs. "Ça m'a marqué", se souvient-il. Et puis il décide de faire la même chose dans son champ. "Nous sommes dans un versant. En face, il y a des agriculteurs conventionnels. C'est une manière de leur envoyer un message", déclare M. de Sainte-Beuve.
"Ils sont tout le temps à se plaindre, pas assez d'aides, trop de charges, mauvaise moisson... Nous, on rate des choses mais tout va bien."
L'agriculteur est fier de sa liberté. "C'est ce qui nous permet d'imaginer ce qu'on veut. Ça nous pousse à nous réinventer chaque jour. C'est une grande fierté de pouvoir réussir à faire quelque chose de vertueux."