L'Etat français devait sortir de fait mardi du capital d'Alstom, le gouvernement justifiant une nouvelle fois à cette occasion sa stratégie de désengagement en vue de la fusion du groupe ferroviaire français avec l'allemand Siemens.
Depuis le rachat en 2014 par l'américain General Electric des activités énergétiques d'Alstom, l'Etat contrôle provisoirement 20% du français, ces titres lui ayant été prêtés par le groupe Bouygues. L'Etat avait la possibilité jusqu'à ce mardi 17 octobre d'acheter pour de bon ces titres, mais il avait confirmé ne pas en avoir l'intention lors de l'annonce en septembre du rachat des activités ferroviaires d'Alstom par Siemens.
"L'Etat français confirme (...) qu'il n'exercera pas les options d'achat données par Bouygues", avait alors relayé Alstom.
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a, de son côté, rapporté que la sortie de l'Etat français était une condition sine qua non pour que Siemens accepte le rapprochement.
Le ministre a aussi rappelé mardi qu'il était inutile de maintenir une présence minoritaire de l'Etat au conseil d'administration d'Alstom, jugeant que cela lui coûterait cher sans lui donner des moyens d'action.
Plus aucun intérêt d'être au capital après le rapprochement avec Siemens
"Faire monter l'Etat français au capital d'Alstom, ça a un coût qui est très élevé, supérieur à un milliard d'euros, qui ne nous donnerait au conseil d'administration d'Alstom qu'un strapontin, sans capacité de décision", a dit M. Le Maire lors de l'inauguration d'une antenne numérique du groupe Thales à Paris.
"Je préfère que l'Etat exerce autrement son contrôle sur lafusion d'Alstom-Siemens, d'abord par un comité de suivi que je présiderai moi-même, et ensuite en conservant des capacités d'investissement et de commande auprès d'Alstom", a-t-il insisté.
De son côté, Bouygues a promis de rester actionnaire d'Alstom jusqu'à juillet 2018 et ne veut pas se prononcer sur ses intentions ultérieures.
La décision de ne pas racheter les titres de Bouygues a été critiquée par plusieurs responsables politiques au motif qu'elle priverait l'Etat d'un moyen de contrôler les garanties promises par Siemens, et en premier lieu par l'ex-ministre de l'Economie Arnaud Montebourg.
Celui-ci juge même l'actuel locataire de Bercy, Bruno Le Maire, susceptible d'être visé par des poursuites pénales pour négligences.