Le parquet d'Alès, dans le Gard, a annoncé avoir ouvert une enquête préliminaire sur des "faits d'acte de cruauté, mauvais traitements sur animaux" à l'abattoir de la ville. Après la plainte de l'association L214, le responsable de l'abattoir a aussi porté plainte.
Dans un communiqué, le parquet d'Alès a précisé que cette enquête était ouverte après le dépôt d'une plainte par l'association L214 dénonçant les conditions d'abattage des animaux dans cet abattoir. L'association a diffusé une vidéo montrant des mauvais traitements, ce qui a entraîné mercredi la fermeture à titre conservatoire de l'abattoir.
L'enquête a été confiée à la brigade nationale d'enquêtes vétérinaires en cosaisine avec la section de recherches de la gendarmerie de Nîmes, a précisé le parquet.
Le responsable de l'abattoir porte aussi plainte
De son côté, le responsable de l'abattoir d'Alès a également porté plainte pour "atteinte à la vie privée par fixation ou transmission de l'image des personnes", a-t-on ajouté.
Reportage à Alès, dans le Gard.
Il y a certains actes qui sont inadmissibles, qu'on ne peut pas tolérer. Certaines images sont choquantes", a déclaré Luc Hincelin, responsable de la filière élevage à la Chambre d'agriculture du Gard.
120 emplois directs et indirects
"Une fermeture définitive condamnerait la filière agro-alimentaire locale, tant dans son volet agricole, de transformation et de commercialisation ainsi qu'au niveau économique avec 120 emplois directs et indirects", déplore Max Roustan, maire d'Alès, qui a lancé au passage une pique à peine déguisée contre L214, une "association dont l'objectif affiché est la fermeture de tous les abattoirs de France et l'arrêt de la consommation de viande".
L214, quel drôle de nom... que signifie –t-il ?
Il vient d’un article de loi du code rural : l’article L214-1 qui stipule que tout animal est un être sensible.
Article L214-1 : Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce.
Cette association de défense des animaux est nationale et assez récente puisqu’elle a été créée en 2008.
Elle revendique 7.000 adhérents, emploie 11 salariés et touche près de 300.000 personnes sur Facebook notamment où elle publie ses vidéos chocs comme celles des abattoirs d’Alès.
Selon sa porte parole de l’association, les abattoirs d’Alès ne sont pas pires que les autres en France ou même en Europe. A Alès comme ailleurs, 5 à 10 % des animaux échappent aux méthodes d’étourdissement obligatoires. Ces animaux meurent donc en toute conscience.
C’est ce qu’on voit sur les images terribles qui sont diffusées depuis mercredi.
Qui sont-ils, que veulent-ils ?
La fermeture pure et simple de tous les abattoirs en France et militent pour que plus personne ne mange de viande.
Ce sont des militants "vegan" : c'est-à-dire des gens qui ne veulent pas faire de mal aux animaux de quelque manière que ce soit.
Leur mode de vie est très restrictif, car être "vegan" au quotidien c’est ne pas manger de viande, de poisson, d’œuf, de lait ou fromage :
Le vegan mange donc 100% végetal, ne porte pas de cuir ni de fourrure et utilise des produits cosmétiques et d’entretien non testés sur des animaux.
Ce mouvement, le véganisme est né aux Etats-Unis à l'après-guerre et prend de l’ampleur en France depuis une dizaine d’années. Les anti-corrida dont ont parle régulièrement dans nos journaux en font souvent partie.
Leur méthodes
Montrer ce qu'il se passe dans les abattoirs, ou dans des entreprises de foie gras ou l’on gave des oiseaux. La méthode est efficace car cette association a déjà terni l’image d’une grande marque comme Charal en tournant en caméra cachée leurs abattoirs à Metz et obligé des enseignes comme Monoprix à ne vendre que des œufs de poules élevées en plein air.
L'association a atteint son but en diffusant les images des abattoirs d’Alès. Outre les réactions des autorités qui ont fait fermer l’établissement municipal, plus de 40.000 personnes ont signé la pétition de l'association depuis mercredi.