Sivens : une situation tendue et des incidents à Gaillac ce dimanche

Après la mort d'un jeune toulousain sur le site du barrage de Sivens, en marge des manifestations d'opposition au projet, des affrontement ont eu lieu à Gaillac après un rassemblement à la mémoire de la victime. 

Dimanche en fin d'après-midi, environ 450 opposants au barrage ont convergé Place de la Libération à Gaillac  dans le Tarn en mémoire de Rémi Fraisse retrouvé mort dans la nuit de samedi à dimanche sur le site de Sivens. "Nous ne disons pas que les forces de l'ordre ont tué un opposant, mais un témoin nous a dit que le décès s'était passé au moment d'affrontements", a souligné Ben Lefetey, porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet, qui regroupe la majeure partie des opposants au projet de barrage. "Un témoin dit avoir vu quelqu'un s'effondrer lors d'affrontements et être enlevé par les forces de l'ordre".

Des échauffourées ont ensuite opposé une centaine "d'éléments cagoulés" aux gendarmes qui ont riposté aux jets de pierres avec des gaz lacrymogènes. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a dénoncé "avec la plus grande fermeté" ces violences, énumérant "des dégradations dans la ville", des drapeaux tricolores brûlés et un tag inscrit sur le Monument aux Morts. La situation est redevenue calme vers 20H30, a indiqué un responsable de la gendarmerie du Tarn. Un nouveau rassemblement est prévuce  lundi à 14H00 devant la préfecture à Albi.


Suspendre le chantier

La journée de samedi avait pourtant bien débuté, les opposants mobilisant quelque 2.000 personnes dans le calme. Parmi les manifestants, le dirigeant du Parti de Gauche Jean-Luc Mélenchon et le député européen écologiste José Bové. qui a déploré dimanche la mort "inacceptable" du jeune homme et regretté plus généralement la manière dont avait été mené ce projet accompagné de "violences policières importantes".

"Il y a eu une espèce de gradation permanente pour que le projet aille jusqu'au bout et qu'au moment où le rapport (du ministère) serait rendu, le terrain soit dégagé et qu'il n'y ait plus de possibilité de marche arrière", a-t-il jugé. Ce rapport d'experts, commandé par la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, doit être rendu public ce lundi après-midi.

Le document critique fortement le projet, juge sa taille surdimensionnée et son financement fragile, tout en estimant "difficile" d'arrêter le chantier compte tenu de "l'avancement des travaux". Le projet de barrage-réservoir de 1,5 million de m3 d'eau stockée fait de plus en plus figure de "Notre-Dame-des-Landes du Sud-Ouest", en référence au site de Loire-Atlantique où une importante mobilisation a provoqué le gel en 2012 de la construction d'un nouvel aéroport.

Des incidents à répétition

Depuis le début des travaux de déboisement le 1er septembre, les heurts et les rassemblements se sont multipliés aux alentours du chantier. Le projet de retenue d'eau est soutenu par le conseil général du Tarn, qui le juge indispensable pour irriguer les terres agricoles. Mais les opposants dénoncent un projet coûteux destiné, selon eux, à un petit nombre d'exploitants pratiquant une agriculture intensive.

Dans un communiqué, le collectif de défense de la zone humide du Testet a demandé dimanche soir au préfet du Tarn de "suspendre" le chantier du barrage pour "favoriser l'apaisement" et "respecter le temps de deuil de la famille".
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