Les partisans du barrage de Sivens manifestent à Albi

Plusieurs milliers de manifestants pro-barrage de Sivens ont manifesté ce samedi dans les rues d'Albi, à l'appel de l'association Tarn Ruralité, de la FDSEA et de la Coordination rurale.

Les partisans du projet de barrage de Sivens ont décidé de se faire entendre ce samedi, à l'appel de l'association Tarn Ruralité, de la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FDSEA) ou encore de la Coordination Rurale du Tarn. Ils étaient entre 2200 et 5000 selon les estimations.

"Laissez nous décider de l'avenir de nos territoires"

Ils se sont d'abord rassemblés sur la base de loisirs de Pratgraussals, à l'écart du centre ville d'Albi. Avant de prendre le départ vers la cathédrale.
Sur une grande bâche noire, sur des pancartes, le même slogan répété : "Laissez nous décider de l'avenir de nos territoires".
Parmi les manifestants, de nombreux agriculteurs venus aussi des départements limitrophes pour dire leur soutien au projet et exprimer leur "ras-le-bol" des "zadistes". 
De nombreux élus locaux, ceints de leur écharpe tricolore, étaient également présents. Parmi eux, la maire de Lisle-sur-Tarn (DVD) et conseillère générale, Maryline Lherm : "il faut que l'Etat entende que les Tarnais veulent vivre au pays, être respectés et respecter tout le monde", a-t-elle déclaré à l'AFP avant d'ajouter : "Avec les zadistes, c'est très compliqué quand on empiète sur le domaine privé... Et puis il n'y a pas que des Tarnais parmi eux".

Les manifestants revendiquent le droit à "sécuriser l'approvisionnement en eau des agriculteurs". La Coordination Rurale a indiqué dans un communiqué que "trente exploitations agricoles comptent sur cette retenue d'eau, cela peut paraître peu, mais pour la région, ce sont 30 petites exploitations qui
sont sauvées.
"

Prise de parole des élus

A l'issue de la manifestation, les élus ont pris la parole tour à tour au Jardin national. Tous ont rappelé l'utilité du projet de Sivens.
Jacques Valax dans sa prise de parole a fustigé les "écolos parisiens", leur reprochant de faire de la "désinformation sur la retenue de Sivens". "S'il doit être modifié, il le sera mais le projet doit se faire" a-t-il martelé avant d'être applaudi par la foule.

Une manifestation trois semaines après la mort de Rémi Fraisse

Cette manifestation a eu lieu trois semaines après la mort du jeune écologiste Rémi Fraisse, 21 ans, tué par l'explosion d'une grenade offensive de la gendarmerie lors d'affrontements entre forces de l'ordre et "zadistes", sur le site de Sivens, à Lisle-sur-Tarn. Le chantier est occupé par plus d'une centaine d'opposants au projet, en majorité des jeunes gens qui s'appellent eux-mêmes "zadistes" parce qu'ils y ont créé une "zone à défendre" (ZAD). Ils refusent de quitter les lieux tant que le projet de barrage-réservoir sur 34 hectares n'aura pas été abandonné.

 

Une manifestation controversée​

Relayé par l'association départementale des maires du Tarn, l'appel à manifester n'est pas du goût de tous les élus du département. Certains d'entre eux ont appelé à ne pas prendre part à cette manifestation : "en participant à cette manifestation nous contribuerions à exacerber les violences qui ont entrainé la mort tragique d’un jeune pacifiste non violent, Rémi Fraisse". Leur appel rassemble ce samedi 183 signatures.
L'UMP départementale a quant à elle demandé à ses adhérents de "participer massivement", "par solidarité totale avec le monde rural (...) en soutien aux forces de l'ordre (...) contre les casseurs et les ayatollahs de l'écologie".
De leur côté, les élus écologistes de Midi-Pyrénées ont vivement dénoncé, dans un communiqué, l'appel des maires à la manifestation, en parlant d'une "classe politique acculée qui resserre les rangs pour mieux se protéger". Réaffirmant que "ce barrage est un mauvais projet, surdimensionné" le président du groupe écologiste au conseil régional, Guillaume Cros, a décrit les occupants du site de Sivens comme "profondément écologistes et pacifistes".
Et l'union régionale CGT a estimé que cette manifestation allait "jeter de l'huile sur le feu", alors qu'un dialogue vient de reprendre avec toutes les parties sur des "alternatives" au projet de barrage, à l'initiative de la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal.


Le reportage de Maxime Van Oudendycke et Mathias Garnier :














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