Quatre parlementaires français, dont le toulousain Gérard Bapt, président du groupe d'amitié France-Syrie à l'Assemblée Nationale, sont en "mission personnelle" en Syrie depuis mardi, a annoncé l'un d'entre eux. Selon le journal Le Monde, ils ont rencontré Bachar Al-Assad.
C'est une visite en catimini, et une grande première depuis que le régime syrien a été en 2012 déclaré infréquentable par les autorités françaises. Une délégation de quatre parlementaires français, menée par le député PS de la Haute Garonne se trouve actuellement à Damas.
"Nous y sommes, on fait une mission avec Gérard Bapt (député PS de Haute-Garonne, président du groupe d'amitié France - Syrie à l'Assemblée nationale), il y a Jean-Pierre Vial (sénateur UMP de Haute-Savoie, président du groupe d'amitié France - Syrie au Sénat) et François Zocchetto (sénateur UDI de la Mayenne, président du groupe UDI-UC, membre du groupe France - Syrie au Sénat)", a déclaré de façon anodine depuis la Syrie à l'agence france Presse le député UMP Jacques Myard.
"C'est une mission personnelle pour voir ce qui se passe, entendre, écouter. Ensuite, nous en tirerons des informations", a-t-il ajouté.
Pourtant, Le journal Le Monde révèle que la délégation "a rencontré le président Bachar Al-Assad, grand ordonnateur de la répression qui a fait des dizaines de milliers de morts depuis 2011, au grand dam du Quai d'Orsay".
Invité à préciser le mode de financement de ce voyage parlementaire, Jacques Myard a affirmé : "J'ai payé mon ticket, j'ai payé mon hôtel la nuit dernière à Beyrouth." "Nous rencontrons un certain nombre de personnes, politiques, associatifs, nous avons visité des hôpitaux, nous avons d'ailleurs été assez scandalisés de voir qu'il y avait un embargo sur les médicaments", a encore dit Jacques Myard.
Alexandre Giorgini, porte-parole du Quai d'Orsay interrogé sur une éventuelle concertation de cette visite avec les services de Laurent Fabius, a précisé qu'"il s'agit d'une initiative de parlementaires qui, conformément au principe de séparation des pouvoirs, n'a pas été décidée en concertation avec le ministère des Affaires étrangères et du Développement international."
"Comme l'a précisé Laurent Fabius le 15 février, les parlementaires concernés ne sont porteurs d'aucun message officiel", a aussi répondu M. Giorgini.