Un an après les municipales, la ville de Toulouse (re)vote à gauche

Jean-Luc Moudenc, le maire UMP de Toulouse, a perdu son pari. Un an après son élection au Capitole, les Toulousains ont donné l'avantage à la gauche qui connaît un véritable sursaut. Dimanche soir, la droite était aux abonnés absents. 

Il y a des signes qui ne trompent pas : il y a un an la droite toulousaine fêtait dans l'euphorie la victoire de Jean-Luc Moudenc aux municipales. Mais ce dimanche soir 22 mars, les élus de droite étaient aux abonnés absents : aucune réaction du maire Jean-Luc Moudenc ou de la députée UMP Laurence Arribagé. Un soir de défaite. Toulouse (et la Haute-Garonne) n'ont pas suivi la "vague bleue" qui s'annonce en France à l'issue du second tour. 

Le PS en tête et la gauche majoritaire partout à Toulouse

En revanche, au Parti Socialiste, sans que ce soit une embellie extraordinaire, on a savouré la soirée électorale. La défaite des municipales, pourtant récente, semblait presque oubliée. Le PS arrive en tête dans 9 des 11 cantons de Toulouse est en position de force pour le second tour dimanche prochain. 
Les totaux des voix placent même la gauche en tête partout à Toulouse (en ne comptabilisant que les bureaux de vote toulousains) avec des scores qui dépassent même les 50 % dans 6 des 11 cantons toulousains. Certes, la politique ce n'est pas de l'arithmétique, mais le PS dispose d'importantes réserves de voix, si les accords avec les autres composantes de la gauche (PCF, EELV, DVG) se passent en douceur dans la semaine de l'entre-deux tours. 

Une défaite pour Jean-Luc Moudenc ?

La stratégie mise en place par Jean-Luc Moudenc n'a donc pas fonctionné. Sur les cantons toulousains, le maire avait envoyé en majorité ses adjoints ou ses conseillers municipaux à la bataille électorale : ils sont quasiment tous devancés par le PS. Et pourtant la gauche avançait divisée (avant sans doute de s'unir pour le second tour). La stratégie de Jean-Luc Moudenc d'unir toutes les composantes de la droite et du centre, pour assurer à ses poulains d'arriver en tête dès le premier tour, n'a pas fonctionné. Pire, dans 8 cantons du reste de la Haute-Garonne, la droite est éliminée dès le premier tour au profit du Front National.
Seule (maigre) satisfaction pour Jean-Luc Moudenc : le FN n'est en mesure de se maintenir dans aucun canton de la ville de Toulouse. Mais en moyenne, le FN est tout de même en progression à Toulouse dans des élections locales avec un peu plus de 16 %. 

"Une défaite dans la défaite"

Pour le politologue de France 3 Midi-Pyrénées Laurent Dubois, Jean-Luc Moudenc subit à Toulouse "une défaite dans la défaite". "Il a mis dans la bataille ses maires de quartiers, explique-t-il. Des élus jeunes qui labourent le terrain depuis bien avant les municipales de 2014. Et c'est un échec. Il y a peut-être une erreur de casting. Mais on peut aussi penser qu'en mars 2014, le vote des Toulousains aux municipales était davantage un rejet de Pierre Cohen qu'un vote pro-Moudenc. Enfin, le maire UMP de Toulouse est prisonnier de son image : il dit qu'il ne veut être que l'élu de Toulouse mais les électeurs n'ont peut-être pas compris qu'il se mêle de tout, qu'il aille dans les meetings des départementales, qu'il choisisse les candidats, qu'il se mêle des listes pour les régionales. Il brouille son image de non-cumulard et peut-être est-il en train de le payer". 


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