La radicalisation des adolescents, l'homosexualité et les ravages des réseaux sociaux, les attentats de Charlie Hebdo sont au programme du festival de Luchon. Une sélection qui fait la part belle à l'actualité de ces derniers mois et aux problèmes de société.
Pour cette 18ème édition, le festival des créations audiovisuelles de Luchon (31) nous offre une sélection qui résonne fortement avec l'actualité et les problèmes de société.
A commencer et c'est un choix du festival par la projection ce mercredi soir pour la cérémonie d'ouverture du film "Ne m'abandonne pas" (hors-compétition).
"Ne m'abandonne pas" a été tourné avant les attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Il raconte l'histoire de Chama, 17 ans. Cette jeune fille brillante, admise, à Science Po fait la fierté de ses parents. Mais elle se marie via internet, à leur insu, avec un garçon converti à l'islam radical et projette de le rejoindre en Syrie. Le monde s'écroule pour les parents qui n'ont pas vu leur fille se transformer juste à côté d'eux en très peu de temps. L'histoire de Chama fait écho à ce qui se passe dans la vraie vie pour des familles de plus en plus nombreuses qui font face à la radicalisation de leurs enfants. En Haute-Garonne par exemple, il y a aujourd'hui trente dossiers ouverts par la justice concernant des adolescents candidats au jihad.
D'autres fictions abordent également des sujets d'actualité ou des faits de société. C'est le cas par exemple de "Baisers cachés" de Didier Bivel (avec Patrick Timsit) qui traite de l'homosexualité d'un jeune garçon de 17 ans, trahi par une photo publiée sur les réseaux sociaux. Nathan devient le souffre-douleur de son lycée et doit faire face à la réaction de son père. Ce film sera projeté jeudi matin en présence de 85 lycéens invités à cette séance du festival de Luchon.
Côté documentaire, la sélection nous ramènera au 7 janvier 2015 et aux attentats de Charlie Hebdo. Pendant 52 minutes, les festivaliers découvriront un portrait de Bernard Maris (victime des frères Kouachi) signé de sa dernière compagne Hélène Fresnel. Dans "A la recherche de Bernard Maris, l'anti-économiste", elle met en lumière les univers de Bernard Maris, l'économiste toulousain.
Pour Serge Moati, le président du festival de Luchon, il s'agit avant tout de "beaux films" et "un reflet de ce qui se fait de meilleur à la télévision". Pour lui et c'est "une excellente nouvelle" la fiction française s'intéresse de plus en plus à ce qui nous entoure et s'exporte avec succès.