"J'attends de ma famille politique des solutions, pas des pétitions", a déclaré lundi Xavier Bertrand, président LR de la région Hauts-de-France, visant l'initiative du président par intérim de son parti, Laurent Wauquiez, hostile à la répartition des migrants de Calais ailleurs sur le territoire.
La question calaisienne crée des dissensions chez Les Républicains. "Démantèlement de la "Jungle" de Calais : j'attends de ma famille politique des solutions, pas des pétitions", a "tweeté" ce lundi Xavier Bertrand en réponse à la pétition lancée vendredi par son président (par intérim) de parti, Laurent Wauquiez.
"Des militants sont venus me voir ce week-end en me disant "On ne comprend pas bien, c'est quoi la différence entre la pétition de M. Wauquiez et l'association lancée par M. Briois ?". Eh bien j'étais mal à l'aise, parce que je n'ai pas su bien leur répondre", a affirmé ensuite le président de la région Hauts-de-France lors de sa conférence de presse de rentrée à Lille. Il a déclaré "attendre des candidats à la primaire" LR qu'ils disent "concrètement comment, eux, envisagent le démantèlement et l'après-démantèlement, parce que, pour l'instant, c'est un silence assourdissant". "Si on me disait "Il faut accueillir chez vous un nouveau Calais", j'aurais la même réaction, sauf qu'il ne s'agit pas de ça", a-t-il affirmé. "Je veux le démantèlement, mais je ne veux certainement pas que des maires connaissent les mêmes problèmes que ceux que nous connaissons à Calais parce que le drame de Calais est épouvantable".Démantèlement de la jungle de #Calais : j'attends de ma famille politique des solutions, pas des pétitions. #directHDF
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) 19 septembre 2016
L'épouvantail de plusieurs "mini-Calais"
La pétition de Laurent Wauquiez, intitulée "Non au plan de Cazeneuve de répartition des migrants de Calais dans nos régions", a été mise en ligne sur le site du parti Les Républicains. "N'ayant plus aucune solution à offrir aux Calaisiens pour résoudre la crise migratoire, il (NDR: le gouvernement) se contente de disperser dans les régions de France les migrants, ce qui revient à propager le problème et non à le résoudre. D'ailleurs, cette répartition se fera sans aucune consultation préalable des élus et des populations locales", ajoutait le président de la région Rhône-Alpes-Auvergne. "Le plan du gouvernement est une folie, on va multiplier des mini-Calais partout", avait-il déjà "tweeté" deux jours plus tôt.Mercredi dernier, Natacha Bouchart, maire LR de Calais et vice-présidente du Conseil régional des Hauts-de-France, avait déjà fait part de son agacement à l'égard de certains de ses camarades de parti. "Ce qui me dérange en revanche, c'est qu'on continue de détruire l'image de Calais en disant que vont se multiplier partout des "petits Calais"", avait-elle déclaré dans une interview au Parisien. "On n'utilisera pas le nom de ma ville à n'importe quelle sauce ! J'en toucherai deux mots aux personnes concernées. J'ai trouvé certaines réactions très égoïstes. C'est facile de m'envoyer des messages de soutien sur le terrain ou sur les plateaux de télévision, mais quand on entre dans le vif du sujet, c'est plus compliqué...""Le plan du gouvernement est une folie, on va multiplier des mini Calais partout" @RTLFrance
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) 14 septembre 2016
Comme l'a relevé Le Lab d'Europe 1, plusieurs élus des Républicains ont agité ces derniers jours l'épouvantail de "mini-Calais" dans leurs éléments de langage. "Je refuse que l'on crée au cœur de nos territoires autant de micro '"Jungles" de Calais", a déclaré Christian Estrosi, président de la région PACA. "’L'irresponsabilité qui a gagné le Gouvernement est devenue aujourd’hui un vrai danger pour la France condamnée à voir proliférer sur son territoire une multitude de "petits Calais", véritables zones de non-droit qui exacerberont durablement les tensions partout dans le pays", a surenchéri son camarade Eric Ciotti, député et président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes. "On est potentiellement en train de faire des 'mini Calais' en Île-de-France et ça, ça n'est pas acceptable", a déploré de son côté Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France.