En 2024, la Normandie a connu une baisse historique de son ensoleillement, avec 15 à 20 jours de soleil en moins par rapport à la moyenne des trente dernières années. Malgré cela, les températures continuent d'augmenter.
L'année 2024 n'aura pas été synonyme de lumière pour la Normandie. La région n'a enregistré que 1 528 heures d'ensoleillement en moyenne entre janvier et décembre, marquant une baisse de près de 10% par rapport aux trente dernières années, selon Météo-France. "Cela représente 150 heures de soleil, soit 15 à 20 jours de beau temps en moins", souligne Franck Baraer, climatologue à l'institut météorologique.
Le mois de décembre a été particulièrement sombre pour les Normands. Alençon (Orne) n'a bénéficié que de 26,3 heures de soleil sur l'ensemble du mois, tandis que Caen (Calvados) a enregistré 37,9 heures. "Le déficit s'est concentré sur les quatre derniers mois de l'année. L'été s'est arrêté en août, et on a eu de la grisaille aux vacances de la Toussaint et de Noël, là où il y avait eu un bel été indien en 2023", explique Franck Baraer.
Rouen parmi les villes les moins ensoleillées de France
Sur l'ensemble du territoire français, 2024 s’est imposée comme l’année la moins ensoleillée depuis trois décennies. Et la Normandie se distingue négativement. Rouen (Seine-Maritime) se hisse au quatrième rang des villes les moins ensoleillées de France, avec une moyenne de 3,97 heures de soleil par jour. Elle devance Paris (4,14 heures), Laval (4,23), Caen (4,48), Nantes (4,58) ou encore Saint-Quentin (4,81). Seuls Brest (3,73), Charleville-Mézières (3,81) et Beauvais (3,92) affichent de pires scores que Rouen. À l’opposé, Marseille remporte le titre de ville la plus ensoleillée, avec une moyenne de 8,04 heures de soleil quotidien.
Si la luminosité a été historiquement basse en Normandie en 2024, il ne s'agit pas pour autant d'une année record. Le plus faible ensoleillement jamais répertorié dans la région reste celui de l'an 2000, avec seulement 3,41 heures par jour à Rouen.
Des températures en hausse
La faible présence du soleil s’explique en partie par des périodes de précipitations importantes. "L'hiver a été court mais intense, explique Franck Baraer. La tempête Kirk, les 8 et 9 octobre, a apporté un épisode pluvieux très intense dans le sud de la Normandie et la tempête Darragh, les 7 et 8 décembre, a provoqué un coup de vent sur la côte".
Malgré tout, les températures ont réservé une certaine douceur, surtout au printemps et à l'automne. "Comme le climat se réchauffe, on constate que c'est une année chaude de plus", avance le climatologue. En Normandie, la température moyenne a augmenté de 0,8°C par rapport à la norme des trente dernières années, poursuivant une tendance observée en 2023, où une hausse de 1,4°C avait déjà été enregistrée.