Un samedi de manifestations ce 20 mars à Caen. Après la culture, ce sont les défenseurs du climat et de la justice sociale qui ont arpenté le centre-ville. A l'issue de cette marche, Extinction rebellion a bloqué un grand magasin pour protester contre le projet de la place de la République.
Après "le printemps est inexorable" des acteurs du monde culturel, la place du théâtre de Caen a été le point de départ d'une autre mobilisation ce samedi après-midi à Caen, celle de la marche pour "le climat et la justice sociale". Plus d'un milliers de personnes ont répondu à l'appel d'une vingtaine d'organisations, syndicats, associations et collectifs pour défiler dans le centre-ville et dénoncer les "manquements de l’État dans la lutte contre le réchauffement climatique" mais aussi "une loi climat très insuffisante" ou "les propositions de la Convention citoyenne pour le climat réduites à néant". Outre ces thèmes d'envergure nationale, d'autres sujets, plus locaux, étaient au coeur des préoccupations des manifestants, comme le projet d'implantation d'un entrepôt Amazon à Moult ou celui d'une halle commerciale, place de la République.
La place de la République, c'est là où s'est achevée cette marche pour le climat et où a débuté une nouvelle action menée par l'antenne caennaise d'Extinction Rebellion, une action de "désobéissance civile", selon ses organisateurs. La cible : le magasin Le Prinetmps situés à quelques centaines de mètres de là. Les manifestants étaient résolus à bloquer les entrées du grand magasin jusqu'à l'heure de fermeture. "La Mairie, poussée par le Printemps et d'autres filières, est passée en force alors que des recours n'avaient pas encore été jugés", s'insurge Olivia, membre du collectif. Le 23 février dernier, la municipalité a fait procéder à l'abattage de 45 tilleuls sur la place de la République, une place où elle compte implanter prochainement une halle commerciale.
Ces deux dernières années, ce projet a suscité de nombreuses crispations qui font écho aux préoccupations de l'époque sur l'environnement et le réchauffement climatique. Le dernier épisode en date a ravivé les tensions. "C'est scandaleux. Le maire s'était engagé publiquement à ne engager la coupe des arbres tant les recours n'étaient pas finis", s'emporte la jeune femme, "C'était un îlot de fraicheur. La place de la République, c'est un espace très vaste et très bétonné. C'était intéressant d'avoir des arbres. Caen est l'une des villes que je connais où il y a le moins d'arbres. C'est étouffant." Les défenseurs de la nature ne baissent pas pour autant les bras. Ils militent pour l'organisation d'un référundum locale sur ce projet. Leur action de ce samedi visait justement à informer et sensibiliser la population à cette question.