Ce vendredi 8 novembre, Caen accueille Rouen pour le compte de la 12e journée de Pro B. Ce premier derby de Normandie de la saison promet d'être bouillant dans un Palais des sports à guichets fermés. Voici tout ce qu'il faut savoir avant de suivre le match.
C'est la bataille des capitales, un duel sportif pour la suprématie régionale. Caen et Rouen s'affrontent ce vendredi 8 novembre dans le premier derby de Normandie de la saison en Pro B. Il y en aura six au total dans la première phase du championnat, peut-être davantage en play-offs, puisqu'en plus du CBC et du RMB, l'historique ALM Evreux a été repêché in extremis dans la division.
Caen, le come-back tant attendu
Remonté en Pro B en 2017, le CBC n'avait passé que deux saisons dans l'antichambre de l'élite avant de retomber en Nationale 1. Malgré un budget élevé, le club caennais a dû attendre cinq ans avant de célébrer son retour en deuxième division.
En mai dernier, c'est grâce à deux lancers francs de Bali Coulibaly dans le money time de la finale d'accession contre Saint-Vallier que les basketteurs caennais ont pu enfin exulter, au bout du suspense. Désormais de retour en Pro B, Caen entend bien s'y installer bien plus durablement que lors de sa dernière pige.
Son début de saison en atteste, le club est prêt. Les joueurs entendent valider le maintien au plus vite, et avec 7 victoires en 11 matchs, ils sont bien partis. Dans son enceinte comble a tous les matchs, Caen est presque imbattable. Seul Antibes (2e) est venu s'imposer au nouveau Palais des Sports en six réceptions. Rouen est prévenu, d'autant que le CBC reste sur quatre victoires d'affilée.
VICTOIRE 🤩
— Caen Basket Calvados (@CaenBC14) November 5, 2024
2e succès d'affilée à l'extérieur, le 4e de rang !
Bravo à nos Cébécistes pour cette victoire à Pau 💪
De bon augure pour préparer le derby face à Rouen, vendredi, dans un Palais qu'il faudra chaud bouillant ! 🌋#CBCFamily pic.twitter.com/iF48jcVkJF
Comme la saison dernière, la grande force du CBC, c'est la qualité de son effectif et sa profondeur de banc. Après la victoire probante à Pau, mardi, Stéphane Eberlin se satisfaisait de l'homogénéité de son roaster.
La semaine dernière, en attaque, c’était Pierre (Hannequin) et Antoine (Rojewski). Cette fois, c’était Kentan (Facey), Radshad (Davis) ou encore Yann (Siegwarth). On n’a pas de star, mais tous les joueurs peuvent être efficaces.
Stéphane Eberlin, entraîneur du Caen BC, après la victoire à Pau (76-85)Ouest-France, le mardi 5 novembre 2024
Rouen, entame ratée
De l'autre côté de la Seine, c'est un peu la soupe à la grimace. Malgré son statut de promu, Rouen avait atteint les demi-finales d'accession à la Betclic Elite la saison dernière. Malheureusement, le mauvais début de championnat des bleus et blanc a un peu cassé l'ambiance. Le RMB a perdu huit fois en onze matchs, et gagné seulement trois rencontres.
Au classement, il pointe à une 17e place (sur 20) bien éloignée du statut auquel il pouvait prétendre au lancement de la compétition. Évidemment, rien n'est encore joué, il reste encore les deux tiers de la saison à disputer. Toutefois, il va devenir urgent de réagir et de couper la mauvaise série en cours.
Les Rouennais viennent d'aligner quatre revers consécutifs. Après le derby, ils affronteront des mal classés, Nantes et Châlons-Reims, pour se donner de l'air au classement. Ces matchs auront une importance extrême, sans doute davantage que le déplacement chez le voisin normand.
On n'arrive pas à durer sur tout un match. Petit à petit, on baisse. Offensivement ou défensivement, on joue un peu moins bien. Il faut se baser sur ce qu'on a fait de bien et rester unis, c'est le plus important pour la suite.
Karim Gourari, ailier du Rouen Métropole Basket après la défaite face à l'Alliance Alsace
Pour remonter au classement, les hommes de Sylvain Delorme doivent déjà parvenir à être constants sur toute la durée d'un match. Devant au score lors de la plupart de ses dernières sorties, les Rouennais n'ont pas réussi à tenir la distance. "J’ai le sentiment qu’on est capable de faire des choses bien et qu’à un moment il ne se passe plus rien, un grain de sable vient enrayer la machine, on prend un éclat sans réagir et la dynamique s’inverse", regrettait l'entraîneur du RMB, qui, en plus, a dû composer avec la blessure au poignet de son meilleur marqueur Clarence Nadolny.
Un basculement de la hiérarchie régionale ?
Ce derby normand va-t-il marquer un tournant dans la saison des Rouennais ? Ou plus largement encore dans la Normandie du ballon orange ? Sur le parquet, peut-être. En coulisses, la bascule a déjà commencé, car Caen n'est pas un promu comme un autre. Financièrement, le CBC est même déjà en avance sur ses concurrents régionaux, pourtant habitués à la Pro B.
Son budget prévisionnel de 3,7 millions d'euros le place au 8e rang de la division, juste devant le RMB (9e, 3,6 millions d'euros) et loin devant l'ALM (17e, 1,99 million d'euros), initialement relégué mais repêché in extremis grâce à la descente aux enfers de Boulogne et Lille.
Alors que le club ébroïcien éprouve des difficultés à joindre les deux bouts, Caen peut s'appuyer sur des bases financières solides façonnées grâce à un solide réseau de partenaires et à une billetterie au top, avec des matchs presque toujours à guichets fermés dans le formidable outil qu'est le nouveau Palais des Sports de Caen-la-Mer. Cela lui permet de détenir la 3e plus grosse masse salariale de la division. À titre indicatif, Rouen est à 779 000 euros (15e), Evreux à 580 000 euros (20e).
CBC - RMB en direct sur France.tv
La déferlante caennaise va-t-elle emporter un RMB qui peine à surnager et ainsi s'adjuger un duel de prestige ? Rouen peut-il profiter de ce court déplacement pour se remettre la tête à l'endroit et relancer sa saison ? Réponse ce vendredi soir dans un derby de Normandie à vivre en direct sur le site internet de France 3 Normandie, et sur la plateforme France.tv dès 19h55.