David Moore dirige l'entreprise Moore Formula, située à Tosny dans l'Eure. Une dizaine de bateaux construits par son équipe sont engagés ce week-end à Caen aux championnats de France inshore, discipline motonautique où les bateaux les plus rapides filent à 200 km/h.
Les décibels sont montés d'un ton au bassin de Calix à Caen le temps du week-end du 8 et 9 septembre. Les championnats de France inshore, une discipline qui réunit des catamarans monoplaces propulsés par un moteur hors-bord dont la puissance dépend de la catégorie, s'y déroule. Gratuit et ouvert au public, l'évènement attire les curieux.
Sur l'eau, sous l'ombre du viaduc de Calix, les pilotes font vrombir les moteurs de leurs engins, qui peuvent atteindre la vitesse de 220 km/h. Sur les quais, David Moore observe d'un oeil expert ce curieux manège. Fondateur de l'entreprise Moore Formula, qui construit des catamarans pour courses inshore depuis 1987, il parcourt chaque mois le monde pour assister ses clients sur les courses de Formule 1, la catégorie reine, Formule 2 ou Formule 4.
Unique fabricant en France
"On fabrique des bateaux de course inshore toutes catégories. Nous sommes les seuls fabricants en France, mais nous avons des concurrents au Danemark ou en Italie", confie David Moore, dont l'entreprise se situe à Tosny dans l'Eure. Ce patron emploie quatre personnes. "Nous n'avons pas la possibilité d'embaucher plus, car c'est vraiment un secteur de niche".Moore Formula possède un carnet de prestigieux clients, dont China team, une riche écurie chinoise. "Ils ont été champions du monde avec nos bateaux en 2014, 2015, 2016", se félicite l'entrepreneur.
Des moteurs plus écolo
Depuis ses débuts en 1987, ce sport mécanique nautique a profondément changé."Avant les propriétaires des équipes étaient des marques d'alcool ou de tabac. On faisait des bateaux pour Ricard. Lors de la loi Évin en 1991, nous avons eu un trou, avant que de nouveaux sponsors arrivent. Et puis, les moteurs sont bien moins polluants qu'avant. Il y a eu beaucoup de progrès au niveau écologique. Les collectivités exigent que nous respections des normes environnementales strictes désormais", raconte David Moore.
Le constructeur normand ne s'attardera pas sur les quais du bassin de Calix. Revenu d'une course en Hongrie la veille, il doit déjà préparer sa valise pour s'envoler au Portugal assister à une nouvelle épreuve. Une vie en mouvement dans le sillage des Formule 1 des mers.