Jérôme Coulombel, ancien cadre dirigeant du groupe Carrefour a été relaxé ce matin par le Tribunal de grande instance de Caen. Ce lanceur d'alerte avait dénoncé certaines pratiques illégales du géant Carrefour. Il était poursuivi par son ex-employeur pour vol, chantage et extorsion de fonds.
Jérôme Coulombel a tenu à être présent, tôt ce matin, pour entendre la décision du tribunal de Caen, dans le Calvados. Et c'est le soulagement pour le lanceur d'alerte. La justice l'a relaxé. L'homme ressort donc libre.
"Je suis fatigué et épuisé par ces 5 ans de galère, ces 5 ans où on m'a trainé dans la boue, on a broyé ma famille, on a atteint mon honneur. C'est vrai que pour moi, c'est un moment important. Ça n'effacera pas ce que j'ai vécu, mais je suis content que la justice reconnaisse que j'étais dans mon droit sur tous les plans", nous confie ce dernier.
Un témoignage dans un documentaire
L'histoire entre Carrefour et son ancien directeur du service contentieux s'est en effet terminée par un burn-out, en 2013. Jérôme Coulombel quitte l'entreprise. "Vous vous levez un matin et vous brûlez de l'intérieur [...], vous êtes juste carbonisé, anéanti, vous n'arrivez plus à marcher, vous n'arrivez plus à parler, vous êtes détruit !", nous expliquait-il en novembre dernier.
Mais il n'a pas dit son dernier mot. Il témoigne même sur les agissements de l'enseigne, preuves à l'appui, dans un documentaire "Hypermarchés, la chute de l'empire" encore visible sur le site d'Arte.
Trois jours après, le géant de la grande distribution relance trois plaintes pour chantage, tentative d'extorsions de fonds et vols de documents. Ce que Jérôme Coulombel a toujours nié d'ailleurs. Faute d'éléments tangibles, le procureur avait demandé, lors de l'audience, la nullité pour les deux premiers chefs d'accusation. Les débats s'étaient alors concentrés sur le vol de dossiers très précieux, voire compromettants pour Carrefour. Le parquet avait finalement requis 1000 euros amendes.
Le tribunal a décidé aujourd'hui le relaxer. Son avocat, maître Clément Picard, explique que "les documents qui ont été appréhendés par Jérôme Coulombel l'ont été fait de manière légale pour se défendre dans un cadre prud'homal. C'est ça qui a été retenu par le tribunal correctionnel".
Avec ce jugement, Jérôme Coulombel espère avancer et se reconstruire. Il aspire à une année plus sereine si le parquet et le groupe Carrefour ne font pas appel.