"Mon petit frère a été tué par des crapules, des assassins". Une première journée d'audience entre tension et émotion au procès du meurtre de Nabil

Cinq accusés comparaissent depuis ce mercredi 17 janvier 2024 devant la cour d'assises de Caen dans le cadre du procès pour le meurtre de Nabil, jeune homme de 18 ans tué d'un coup de fusil en janvier 2020. L'auteur présumé du tir, déjà défavorablement connu de la justice, indique être "responsable mais n'avoir jamais voulu ça".

Cinq hommes se trouvaient ce mercredi 17 janvier dans le box des accusés à la cour d'assises du Calvados. Tous sont suspectés d'être impliqués, à différentes échelles, dans le meurtre de Nabil en 2020. Le drame avait provoqué une vive émotion à l'époque dans le quartier de la Pierre-Heuzé à Caen, où le jeune homme de 18 ans avait été tué d'un coup de fusil dans le dos, au pied de son immeuble, par des individus cagoulés.

Audience retardé à cause d'un paillasson incendié

L'audience concernant l'affaire du meurtre de Nabil a débuté avec 45 minutes de retard ce mercredi, en raison d'une tentative d'incendie au domicile de la mère du suspect principal, la veille au soir. Son paillasson a été incendié. Après l'ouverture de l'enquête, deux jeunes ont été interpellés, puis mis hors de cause, a précisé le procureur de la République de Caen.

Une mère qui a obtenu une exemption de témoignage car victime de harcèlement depuis plusieurs mois, son véhicule a notamment été incendié. Elle a tout de même témoigné via une lettre transmise à la cour. "Il est mon pilier alors que j’aurais dû être le sien", confesse-t-elle.

Dans ce climat particulier, le premier jour de ce procès à Caen s'est attardé sur la personnalité des suspects, notamment celle de Dylan R. l'auteur présumé du tir mortel.

Un passé familial et judiciaire lourd

Âgé de 22 ans et en détention provisoire depuis mars 2020, il a connu une situation familiale instable durant sa jeunesse : en vivant tantôt chez sa mère, sa tante et ses grands-parents, en étant délaissé par son père. "Lorsque son grand-père est décédé, lorsqu'il avait 10 ans, ce fut un choc pour lui", raconte la mère du prévenu. Par la suite, il a régulièrement eu affaire à la justice pour différents délits dont des cambriolages, et a déjà été incarcéré deux fois lorsqu'il était mineur.

De nouveau devant le tribunal, pour une affaire de meurtre cette fois-ci, l'auteur présumé du coup de feu ayant entraîné la mort de Nabil assure être "responsable, mais je n'ai jamais voulu ça".

"Mon client n'a jamais eu le désir de tuer Nabil. Il a toujours exposé que la situation s'était déroulée de manière accidentèle et totalement involontaire" assure Me Kian Barakat, l'avocate du tireur présumé.

Jugé pour assassinat, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité, tout comme un de ses amis d'enfance, également dans le box des accusés, jugé pour complicité d'assassinat.

Le verdict attendu 4 ans après la mort de Nabil

Les trois autres personnes accusées dans le procès comparaissent pour les avoir aidés à prendre la fuite. Plus d'un mois et demi d'investigations a été nécessaire aux forces de l'ordre pour interpeller les deux principaux suspects à Paris et au Mans, après une cavale qui les aurait menés en Espagne et à Perpignan. 

Le procès, qui devra faire la lumière sur cette affaire, est prévu sur six jours. Devant la cour d'assises ce mercredi, le grand frère de Nabil a déclaré : "Mon petit-frère était au mauvais endroit, au mauvais moment. Il a été tué par des crapules, des assassins. C'est un drame qui a bouleversé ma famille. Je n'ai pas de haine. Je veux la justice pour mon frère et ma famille".

Le verdict devrait être rendu le 24 janvier prochain, soit quatre ans jour pour jour après la mort de Nabil.

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