À 21 heures, ce mercredi, les cinq bénévoles de la station SNSM de Ouistreham sont finalement sortis de garde à vue et se sont dits soulagés. En soutien, près de cinquante de leurs collègues et marins pêcheurs les attendaient à la sortie.
La garde à vue aura duré 36 heures. Les cinq sauveteurs de la SNSM étaient entendus par les gendarmes de Caen depuis mardi matin concernant le naufrage du Breiz, en janvier 2021 – où trois jeunes marins originaires de Cherbourg et Saint-Vaast-la-Hougue avaient perdu la vie. Auditionnés par les gendarmes, il était question de savoir si les sauveteurs n’avaient commis aucune faute durant leur intervention. Le naufrage ayant eu lieu en plein remorquage.
Pourtant, les conclusions établies par le Bureau d'enquêtes sur les événements de mer (BEA Mer) en janvier dernier, n’avaient pointé aucune faute et admis que la cause du naufrage était l’inexpérience des marins à bord du chalutier, la charge du bateau et les conditions météos. Que les gendarmes cherchent donc encore à savoir ce qu’il s’est passé, a suscité l’indignation générale des sauveteurs en mer dans la région.
Maintenant, on est dehors, il faut que tout le monde reparte à la mer.
Philippe Capdeville, patron du canot SNSM « Ste Anne Des Flots » de Ouistreham
Une indignation qui s’est illustrée par la fermeture des stations notamment en Seine-Maritime et dans le Calvados. Restant à quai, les sauveteurs se sont mis en indisponibilité hier, en marque de soutien. Un encouragement et un appui confirmés encore le soir de la sortie de garde à vue. Les cinq bénévoles entendus par les gendarmes ont été accueillis par une cinquantaine de collègues sauveteurs et des marins pêcheurs. Un élan de solidarité qui fait du bien : « Je suis fatigué car ce ne sont jamais des moments faciles, mais soulagé d’être sorti. Et hyper fier et heureux que tout le monde soit là, ça nous fait plaisir », nous a confié Philippe Capdeville, patron du canot SNSM « Ste Anne Des Flots » de Ouistreham.
Reconnaissants et soulagés, l’équipage de la SNSM souhaite désormais que les choses reprennent leurs cours, comme avant ; et que les bénévoles reprennent leur mission. « Maintenant c’est fini, on est dehors. Il faut que tout le monde reparte à la mer, remette son sac à bord. »
La garde à vue des sauveteurs est terminée mais l’enquête se poursuit dans l’affaire du naufrage du Breiz.