Avec l'augmentation des températures, les villes cherchent des solutions pour juguler le phénomène des "îlots de chaleurs urbains". Une expérimentation est en cours à Caen avec des pavés fabriqués à base de coquillages .
Sous les pavés, la plage... c'était un slogan des années 68. Une façon d'exalter une forme de liberté pour une jeunesse assoiffée de changements et d'évolution des moeurs. Le temps a passé et surtout changé. Les thermomètres commencent à s'affoler comme au Canada qui flirte en ce moment avec les 50 degrés. Les pavés restent toutefois un instrument du changement , une opportunité pour des genérations malgré elles en lutte contre un phénomène planétaire : le réchauffement climatique. Là maintenant, pas dans 30 ou 40 ans.
Les pavés donc, deviennent " écopavés" . Car en ville, le phénomène des "îlots de chaleur" pourraient s'atténuer ...par le sol. C'est tout du moins l'expérimentation lançée à Caen sur 160 m2 : des écopavés drainants à base de coquillages broyés mis au point par les chercheurs de l’ESITC Caen." Le matériau constitué est ultradrainant, il contient entre 20 et 25 % de vide, l'eau peut s'écouler dedans, encore plus vite que dans du sable, explique Mohamed Boutouil, directeur de recherche à Estic. S'en suit un phénomène d'évaporation de l'eau qui rafraîchit, en vulgarisant, un peu comme un brumisateur grâce à des minifontaines".
Est-ce que ça marche? " Nos résultats sont encourageants et c'est tout l'objet de notre étude. Tester au maximum le potentiel technique, observer l'efficacité de l'arrosage par en dessus, en dessous, l'impact sur la température au sol , à 5 ou encore 10 m." Le projet Fresh-Ecopavers s'inscrit dans l’économie circulaire puisqu’"il répond à une demande locale de recyclage des coquillages disponibles en grandes quantités sur le littoral normand."
Le projet d’un budget total de près d'un million d'euros a démarré le 1er septembre 2020 pour une durée de 2 ans, il sera testé dans la ville d’Alençon dans l’Orne et à Paris via l’Agence Parisienne du Climat. Car l'enjeu est important dans les mégalopoles comme Paris notamment.
Qu'est ce qu'un " îlot de chaleur"?
La terre se réchauffe à un rythme soutenu sous l’effet de l’augmentation des gaz à effet de serre produits par l’activité humaine. Avec des canicules qui se multiplient dans des régions autrefois tempérées comme la Normandie, avec des conséquences sur la santé des personnes les plus fragiles et environnementales.
Et dans les grandes villes, ça monte encore plus vite qu' ailleurs, jusqu'à 10 degrès de plus au plus fort des épisodes caniculaires. En cause : la concentration des bâtiments et la carence en végétaux et en sols perméables capables d’absorber l’énergie solaire. Combiné à l’augmentation de la population et à la densification urbaine, les îlots de chaleur font grimper les températures de l’air et de surface des centres-villes par rapport aux périphéries, particulièrement la nuit.
À la une de Libération ce jeudi :
— Libération (@libe) June 30, 2021
Canada : 49,6ºC ?
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Pour lutter contre les îlots de chaleur urbains, il est nécessaire de renforcer la présence de la nature et de l’eau au sein des projets d’aménagement. " Symboliquement, l'arrachage des arbres de la place de la République à Caen par l'actuelle majorité est à contre-courant, explique l'élu d'opposition écologiste Rudy L'Orphelin, la ville de Caen est trop timorée si on compare au vaste projet de renaturation de la ville de Rouen".