Lundi 9 octobre 2023, les habitants d'un immeuble du centre historique de Caen ont été sommés de quitter les lieux en urgence. La structure de l'édifice est en mauvais état. Une catastrophe pour les habitants et pour un restaurant étoilé obligé de fermer boutique.
"C'est brutal, précipité. Monsieur le maire nous a donné quelques jours pour vider le restaurant". Encore abasourdi, Anthony Caillot se hâte pour récupérer le mobilier de sa cuisine, refaite entièrement il y a moins de deux ans.
La mort dans l'âme, le chef d'À Contre Sens doit fermer sa bonne table étoilée, situé 10 rue des Croisiers à Caen. "Il faut qu'on récupère psychologiquement. Je pense surtout à nos équipes. On est quand même 16 au restaurant. Nos salariés, nos jeunes apprenants, que vont-ils faire ? Ça me peine beaucoup".
Dans ses murs, à ses tables ont notamment déjeuné Brigitte Macron et Melania Trump lors du 75e anniversaire du Débarquement.
Dans les lieux depuis 13 ans, le chef étoilé savait que le bâtiment n'était pas dans un état formidable, mais pas de là à devoir en être expulsé pour préserver sa sécurité. Il n'est pas le seul pris en otage par la détérioration de la structure de l'immeuble.
Au total, 15 logements de deux immeubles accolés doivent être évacués. La décision est tombée lundi, trois jours après l'assemblée générale de la copropriété lors de laquelle les résultats de l'étude sur la structure du bâtiment ont été dévoilés.
Vétusté inquiétante et menace d'effondrement
Il s'agit d'un des rares édifices caennais encore debout après les bombardements de l'été 1944. "On a un enduit qui est posé sur des colombages de bois, dont les poutres sont en très mauvais état, donc c'est la structure de l'étage qui est affaiblie. Ça ne va pas tomber, mais c'est terriblement affaibli", explique un maître d'œuvre sur place.
Le problème auquel il fait face, c'est qu'aujourd'hui, "personne ne peut garantir la structure de l'ouvrage".
Ce mercredi 11 octobre, au matin, un expert du BTP prend les cotes pour la mise en place d'un filet de protection sur la façade, car il existe un risque d'effondrement. Un architecte doit aussi se rendre sur les lieux, alors que la mairie de Caen ne devrait pas tarder à signer un arrêté de péril.