Il y a deux ans sortait Civilisation, le cinquième album d'Orelsan. En parallèle, le grapheur Solice réalisait, avec Horss, une fresque géante du rappeur normand. Une oeuvre qui lui a offert médiatisation, reconnaissance et qui l'a aidé à vivre pleinement de son art.
Ce jeudi 28 septembre est un grand jour pour Orelsan. La captation de son concert à Paris La Défense Arena est diffusée dans 400 cinémas en France, en Suisse, en Belgique et au Luxembourg. Parallèlement, c'est un grand jour aussi pour Solice, qui achève un graffiti majestueux de 50m² sur le pignon de la Mie Paulette, une grande boulangerie caennaise.
Avant Orelsan, une danseuse
Le grapheur et le rappeur sont liés depuis deux ans par une fresque monumentale visible sur la Presqu'île de Caen. Elle dépeint Orelsan à travers l'univers graphique de son dernier album Civilisation, devenu disque d'or avant même sa sortie. Solice l'a pensé et réalisé avec le dessinateur Horss, "qui n'avait encore jamais fait de graff de cette taille-là".
J'avais envisagé de faire un graff autour d'Orelsan plusieurs mois avant la sortie de l'album. Au départ, je voulais faire un gros lettrage Orelsan autour de l'univers des mangas, mais j'ai été pris par le travail. Finalement, quand j'ai eu un moment pour le faire, Civilisation sortait, et toute la nouvelle identité du rappeur nous a inspiré.
Solice
Ce mur de 125m² aujourd'hui habillé aux couleurs du chanteur normand n'a pas été graphé "sauvagement". L'entreprise à qui appartenait le mur lui avait légué en lui laissant carte blanche. Avant Orelsan, l'artiste qui préserve son anonymat avait peint une danseuse. La recouvrir avec le visage de l'artiste aux 12 Victoires de la Musique a contribué à faire exploser sa renommée. "C'était la première fresque qui sortait du cadre régional. BFMTV, Mouv', France Info, 20 Minutes en ont parlé, ça nous a permis d'être plus connus".
Solice rhabille Caen
Street artist depuis la fin des années 90, Solice est l'un des grapheurs en vogue depuis une petite dizaine d'années. Dans l'agglomération caennaise, il a "pshitté" ses bombes aérosols dans les tribunes du stade d'Ifs, sur le parcours du minigolf de la Colline aux Oiseaux, sur le poste de secours de Hermanville-sur-Mer, sur la façade de La Clinique de la planche.
On lui doit aussi des œuvres engagées, comme les fresques pour la paix, ou contre les féminicides qui lui a valu de parvenir en finale d'un concours d'art urbain national. Récemment, il a habillé la tour de l'hôpital Baclesse, le centre de traitement du cancer, et ses 38 mètres de haut.
Sa nouvelle œuvre, terminée ce 28 septembre, met en avant le triste sort des Lybiens qui périssent en Méditerrannée, dont "on ne parle pas assez", selon lui. Dans quelques jours, vous pourrez découvrir sur France 3 Normandie, un reportage-portrait du street artist le plus en vogue en Normandie.