Vers un retournement de situation à la Commission européenne ? Annoncés menacés depuis plusieurs jours et un vote de la commission environnement de la Commission Européenne, les emballages en bois légers pourraient finalement être sauvés par un amendement déposé ce mercredi 15 novembre.
C'est la polémique des derniers jours ! De très nombreux médias (nous y compris) s'en sont donné à cœur joie sur le sujet : les camemberts pourraient perdre leurs traditionnelles boîtes en bois à cause d'une nouvelle réglementation européenne sur le recyclage obligatoire des emballages alimentaires.
En réalité, l'emballement médiatique a suivi un vote de la commission environnement de la Commission Européenne. Pour protéger la planète de l'explosion du nombre de déchets ménagers, elle souhaite légiférer pour obliger les professionnels de l'industrie à proposer une solution de recyclage pour tous les emballages alimentaires, qu'ils soient en plastique, en carton, en verre ou en bois.
Protéger les produits du territoire
La filière des emballages légers en bois ne représente que 0,01 % des déchets ménagers en Europe. À l’heure actuelle, il n'existe aucune solution de recyclage pour la simple et bonne raison qu'elle serait trop onéreuse à mettre en place. Ce mercredi 15 novembre, le groupe Renew a déposé amendement pour exempter ces petites boîtes en bois de la future réglementation continentale.
Nous avons déposé un amendement pour faire en sorte que les boîtes de camembert, les bourriches d'huîtres, mais aussi des produits comme le gorgonzola d'Italie ou encore les fraises d'Espagne puissent être exemptés jusqu'en 2030. Ensuite, nous souhaitons que la Commission européenne propose soit une exemption totale et définitive, soit une valorisation énergétique, parce que le petit bois brûle facilement avec un impact écologique faible.
Stéphanie Yon-Courtin, seule députée européenne du Calvados
Selon la députée européenne Stéphanie Yon-Courtin, la commission européenne est passée à côté de l'importance de ces petits emballages pour certaines filières locales. "C'est un raté de la Commission qui n'avait pas ça dans son viseur parce que cela représente un tout petit flux de déchets. L'Europe voit le sujet d'une manière très générale et n'a pas pensé aux petits producteurs du territoire".
Sauver les barquettes et les emplois qui vont avec
Pour l'usine Lacroix, fabricant de ces emballages en bois notamment à La Ferté Macé (61) et Juvigny-les-Vallées (50), la filière se trouvait "dans un angle mort de la réglementation". Ces derniers mois, l'entreprise aux 1 500 salariés dans la France entière a remué ciel et terre pour faire valoir ses intérêts.
Avec réussite semblerait-il puisque des députés de l'Europe entière se sont donc emparés du sujet. L'amendement désormais déposé, l'institution européenne va maintenant procéder au vote de la future directive. Il se déroulera le mercredi 22 novembre à Strasbourg.