Colère des agriculteurs : comment se mobiliser malgré les exploitations à faire tourner

Un peu partout en Normandie, la mobilisation des agriculteurs en colère prend de l’ampleur. Entre les longues heures de blocage des autoroutes et le travail à la ferme, comment les agriculteurs s’organisent-ils pour tenir les barrages sans délaisser leur exploitation ?

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Ils se relaient nuit et jour depuis mercredi 23 janvier sur les ronds-points, bloquent les autoroutes ou stationnent devant les préfectures : dans toute la région, la mobilisation des agriculteurs s’est accentuée. Mais combien de temps vont-ils tenir ? "On verra. On va suivre le mouvement national mais on a tous nos fermes à faire tourner. On a tous du boulot.", admet Romain Maroquesne.

Cet agriculteur de 25 ans est venu jeter ses bottes devant la préfecture de Caen. Installé depuis seulement trois ans sur une exploitation laitière bio à Clinchamps-sur-Orne, il n’en peut déjà plus : "Trois ans à 500 euros de salaire par mois, juste de quoi vivre, c’est dur".

Venir manifester son mécontentement était une évidence pour le jeune homme, seul pour gérer son exploitation. "C’est une contrainte en plus sur la journée mais ce n’est pas insurmontable. Ce matin, j’ai commencé à 6h au lieu de 7h", admet-il.

Beaucoup de jeunes agriculteurs mobilisés

Des heures supplémentaires que s’impose aussi Thibaud Flambard, éleveur à Sequeville-en-Bessin (Calvados). "Je reste jusqu’à la fin de l’action et je retourne à la ferme m’occuper de ce qu’il reste : repousser le forage dans l’eau, surveiller le vêlage des vaches…", énumère l’agriculteur de 20 ans qui peut tout même compter sur son père pour s’occuper son exploitation en son absence.  

Devant la préfecture caennaise, beaucoup de jeunes agriculteurs, notamment des céréaliers pour qui la charge de travail est moins importante en ce moment. "C’est plus calme à cette période de l’année", reconnaît Maxime Cotard, 23 ans, "par contre, pendant les moissons, c’est plus compliqué. La majeure partie des paysans n’auraient pas pu manifester l’été".  

Éleveurs ou céréaliers : tous attendent les annonces du gouvernement pour poursuivre ou non le mouvement. "Nous continuons la lutte avec comme objectif que demain le gouvernent et le Premier ministre nous propose des choses concrètes", assène Xavier Hay, président de la FDSEA du Calvados, surélevé par des bottes de pailles devant la préfecture de Caen. "Si ce n’est pas demain ça sera peut-être la semaine prochaine ou dans 15 jours", ajoute Romain Maroquesne, déterminé.

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