Dans la capitale du pays d'Auge, difficile de se lancer dans des prédictions sur le résultat des élections municipales 2020. Six candidats s'affrontent à Lisieux pour s'emparer du fauteuil de maire. Découvrez-les dans le replay de notre débat.
Depuis 2001, la ville est dirigée par Bernard Aubril (sans étiquette) qui, à 70 ans, brigue un quatrième mandat. Il l'avait emporté au second tour des dernières élections municipales.
Replay du débat Municipales 2020 à Lisieux (26 février 2020)
Le combat de trop ?
A Lisieux, le maire sortant Bernard Aubril brigue un 4ème mandat. Le combat de trop ? « Non, assure-t-il, je n'ai pas peur de faire le combat de trop, je suis sportif dans l'âme. » Pourtant l’élu est souvent critiqué sur sa méthode. « Il y a un problème de gouvernance, assure la socialiste Clotilde Valter. Aujourd’hui, les citoyens veulent participer. Et ne peut avoir un maire qui prend des décisions sans consulter et sans partager sa réflexion. »
Comment dynamiser la ville ?
Pour la candidate sans étiquette Mélissa Lebreton, 850 000 pélerins ou touristes passent chaque année par Lisieux. « Là, il y a quelque chose à faire. Même s'ils ne sont que 400 000 comme le dit Monsieur Aubril, ils pourraient profiter à l'économie lexovienne. Il faut se mettre autour de la table avec le sanctuaire, et ne pas les considérer comme une simple association. »
La question d’un futur multiplexe a aussi été abordée. Le principe fait plutôt consensus. Pour l’écologiste Pascal Chapelle, « cela participe à la culture populaire ». En revanche, la question du site choisi, place de la République, fait débat : le candidat LR Sébastien Leclerc l’imagine sur le site de l’ancien garage Citroën ou la gare.
Pour la candidate sans étiquete Sylvie Grandin, le dossier prioritaire est surtout l’emploi. "Il faudrait vraiment rénover des friches, mettre à disposition des locaux pour commerce… Et le stationnement est trop cher."
Le projet de rénovation du quartier de Hauteville : faut-il détruire les tours ?
Les candidats connaissent bien ce quartier : Mélissa Lebreton y a grandi, Clotilde Valter, Bernard Aubril et Pascal Chapelle y habitent.
Le projet de rénovation prévoit la destruction de trois tours, soit 1 600 logements environ. Un projet de 143 millions d’euros.
Or, plusieurs candidats s’opposent à la destruction des tours. « Hauteville n’est pas un ghetto, souligne Clotilde Valter. La force de ce quartier est sa mixité sociale et la diversité des personnes qui y habitent. En abîmant ce quartier, on va fragiliser la ville de Lisieux. » La destruction n’est pas nécessaire non plus pour Sébastien Leclerc pour qui « la population a été mal ou pas consultée » ou pour Mélissa Lebreton qui indique que « les Lexoviens sont choqués du fait de démolir des immeubles récents alors qu’eux aussi auraient besoin que des travaux soient réalisés rapidement », prenant en exemple la cité Adeline ou le quartier Créton.
Bernard Aubril se défend en rappelant que « dans le cadre de la rénovation urbaine, c’est la loi qui l’oblige, la reconstruction ne peut pas se faire in situ mais dans les différents quartiers de la ville. »
Une police municipale armée ? "Lisieux n'est pas Chicago !"
Lisieux ne dispose pas pour l’heure de police municipale. Elle a, en revanche, était l’une des premières villes à expérimenter la vidéo-protection.
Il existe 24 caméras actuellement. Faut-il aller au-delà ? Pour EELV, « les caméras car ne font que déplacer les problèmes. Nous serions plus pour avoir une vraie police nationale, et des éducateurs de rue qui puissent travailler le soir. » Mélissa Lebreton doute également de la pertinence de plus de caméras. Sauf « à l’entrée de Lisieux car Lisieux peut être « une plaque tournante ». »
Sébastien Leclerc, lui, souhaiterait en mettre 10 de plus, mais en les remplaçant par un autre modèle. Selon lui celles-ci « sont obsolètes, et ne filment pas la nuit. » Il propose par ailleurs, comme Bernard Aubril, la création d’une police municipale de 6 agents « plutôt équipés d’armes de défense. » Le maire sortant en revanche est favorable à une police municipale armée, ne voulant pas faire de « distinction entre police municipale et police nationale ».
Une proposition à laquelle s’oppose Clotilde Valter : « je pense que Lisieux n’a pas besoin d’un maire shérif avec une police armée qui passerait son temps à regarder des caméras de vidéo-surveillance. Lisieux n’est pas Chicago, ça se saurait ! Cette ville a une délinquance qui est dans la moyenne. »
Le regard de Chaunu sur le débat
Le dessinateur humoriste et caricaturiste Emmanuel Chaunu était sur le plateau pendant notre débat sur Caen. Voici ci-dessous une sélection des dessins qu'il a croqués pendant l'émission.
Lisieux : les enjeux des municipales 2020
Parmi les enjeux de cette élection à Lisieux : une question pratique, celle des places de parking. Le stationnement est un véritable enjeu et une préoccupation des Lexoviens. Un nouveau plan de stationnement avait été mis en place pour lutter contre les voitures-ventouses, qui représentaient un vrai problème dans le centre-ville. Ce plan a créé pas mal de remous notamment chez les commerçants qui craignaient une perte d'attractivité du centre. Certains candidats proposent des navettes, des zones bleues.
Autre enjeu de l'élection : la santé. A Lisieux, les Urgences sont totalement saturées et la ville manque de médecins. Obtenir un rendez-vous avec un généraliste demeure compliqué, et ce même depuis la création d'un pôle de santé.
Les candidats aux Municipales 2020 à Lisieux
L'emploi est aussi au coeur de ce scrutin des Municipales.
"Pour faire venir des chefs d'entreprises, des cadres, il faut que la ville soit attractive, il faut travailler sur le centre ville, sur les activités proposées et le dynamisme du centre ville" explique Bernard Aubril, maire de Lisieux depuis 2001.
Pour la socialiste Clotilde Valter de nombreux jeunes Lexoviens souffrent d'un niveau de connaissance très bas. "Il faut mobiliser les acteurs économiques, de la formation et l'université pour que les jeunes du territoire trouvent un emploi et la possibilité de se qualifier sur le territoire".
Mélissa Lebreton, ancienne socialiste soutenue par la République en marche, souhaite créer une école du numérique. "Dans ce type de formation, peu importe le niveau de la personne. On peut avoir un CAP ou moins, et apprendre. Je veux l'implanter ici, à Hauteville."
Sébastien Leclerc, candidat LR Lisieux souhaite continuer les travaux de réhabilitation dans le centre-ville. "L'enjeu est d'importance car un centre-ville attractif c'est des emplois et de la richesse, il y a urgence. "
Dernière candidate en lice, Sylvie Grandin (sans étiquette), infirmière libérale de 61 ans. Conseillère municipale entre 2012 et 2012 à Lisieux, puis depuis 2014 à Beuvillers, elle souhaite lancer un grand plan de rénovation de frichespour mettre les locaux à disposition des entreprises, gratuitement dans un premier temps.
Alors qu'en décembre, les Verts de Lisieux s'alliaient à Clotilde Valter, ils ont annoncé lle 16 février qu'ils sortaient de la liste menée par l'ancienne ministre de François Hollande pour proposer leur propre liste avec à sa tête Pascal Chapelle.
Alain Angelini n'a as réussi à constituer une liste rassemblement national. A 70 ans, ce gérant de société, passé en politique par les écologistes et le modem, doit donc jeter l'éponge.
Lisieux en chiffres
Lisieux compte 20 318 habitants appelés les Lexoviennes et les Lexoviens
Le taux de chômage (au 3ème trimestre 2019) est de 7,4%.
Ce taux, en baisse, reste plus élevé que la moyenne nationale, notamment chez les jeunes.
Le revenu médian à Lisieux est de 1441 euros.
Le budget de la ville en 2019 : 5 8461 893 euros
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