Pour Sabine et Diane, le bénévolat occupe une part importante de leur vie. Elles nous expliquent comment cela a commencé et pourquoi elles continuent de s'engager.
Comme d'autres structures, la Croix rouge du Calvados est en mal de bénévoles. Nous avons interrogé deux femmes engagées auprès de cette association sur la valeur de leur engagement.
L'une affiche 8 années de bénévolat au sein de la Croix Rouge, tandis que l'autre a débuté auprès de l'association en septembre. Toutes deux ont accepté de partager leur vécu et leur conception du rôle de bénévole.
Deux bénévoles et leurs engagements
- Sabine Noulens passe 4 jours sur 7 à la Croix rouge auprès de bénéficiaires. Elle a poussé la porte de l'association après une vie active auprès de collégiens et lycéens en région parisienne, et après avoir élevé ses 4 enfants. Aujourd'hui, elle est le pilier des dispositifs "bébé-parents" et "justice" de la Croix Rouge de Caen.
"On est une équipe de huit à s'occuper d'activités d'aide à la parentalité. On n'est pas là pour donner des leçons aux parents, on les aide à éveiller les petits, à lutter contre les écrans et à découvrir les couleurs, les sensations et la langue française" développe Sabine Noulens.
En parallèle, cette soixantenaire est devenue référente auprès de l'administration pénitentiaire. "L'association permet la réalisation de peines de TIG (Travaux d'intérêt général), et on accueille aussi des mineurs condamnés à des mesures de réparation pénale." Ils sont chargés, au même titre que les bénévoles, de confectionner des colis de nourriture pour 450 familles.
- Diane Regnault, 65 ans, s'est installée cet été à Caen. Elle a poussé la porte de la Croix Rouge pour proposer des cours de français il y a 3 semaines. Son léger accent trahit son origine.
"Je suis anglaise d'origine, alors j'ai vécu la même situation que les apprenants auxquels j'enseigne la langue aujourd'hui. Ça m'aide à me mettre à leur place", explique cette toute nouvelle recrue. Elle passe actuellement 5 heures par semaine à enseigner et autant à préparer ses cours.
Pourquoi s'engager ?
- Sabine Noulens considère que "le bénévolat, ça n'a jamais payé mais ça ressemble à une vie active." Elle explique : "le service aux autres a toujours correspondu à mes valeurs, c'est aussi une conviction religieuse qui m'est propre, même si l'association est non confessionnelle. Ce qui compte ce sont les valeurs humaines."
- Pour Diane Regnault, "être active est très important, mais c'est surtout primordial d'aider les autres. Je suis tellement enthousiaste de voir que des gens ont compris et que cela les a aidés! "
Le bénévolat comme enseignante en français, c'est ma raison d'être
Diane Regnault
Des avantages du bénévolat...
- "Comme je ne travaille pas, cela m'amène de la considération car je sais qu'on compte sur moi. C'est une façon de faire partie d'un maillon d'un grand mouvement, de se dire qu'on amène une pierre à l'édifice" explique Sabine Noulens.
Donner de son temps comme cela, ce n'est qu'une goutte d'eau, mais une goutte qui compte
Sabine Noulens
L'enseignante de français l'avoue : "je réalise mon rêve. j'ai toujours voulu être professeur." Elle a été durant sa vie active assistante de direction dans une entreprise pharmaceutique, "alors j'ai aussi été connectée à de nombreuses langues et cultures." Ses élèves aujourd'hui ont des profils culturels divers, et ont aussi des niveaux variés. "Ils nous rappellent que ce qui compte le plus n'est pas matériel. La santé, la famille sont essentiels et mes apprenants me remettent les idées en place."
... et de ses inconvénients
- Pour Sabine Noulens, ils sont simples ces désavantages : "De fil en aiguille, on se rend vite compte qu'il y a de gros besoins en termes d'activités, alors on prend des responsabilités et des engagements. On a ensuite beaucoup de mal à se désengager parce qu'on sait que si on part, ça laisse un trou." D'où la nécessité de recruter plus de bénévoles.
- Quant à Diane Regnault, qui ne s'imagine pas s'investir au-delà des 5 heures hebdomadaires actuelles, l'inconvénient - s'il y en a un - se situe ailleurs : " Comme on travaille en binôme, on peut être remplacé si besoin. On veut aider mais on n'est jamais sûr de l'assiduité des apprenants dont la vie est souvent compliquée, c'est comme ça, il faut accepter" reconnaît-elle un brin fataliste.
Pour devenir bénévole, un gros engagement est-il nécessaire?
Évidemment, la réponse va dépendre de la responsabilité prise au sein d'une association. Sabine comme Diane constatent qu'il faut de tout : "A la Croix Rouge, il nous faut des bénévoles "piliers", ceux qui font tourner la structure, ceux qui fédèrent les autres autour d'actions. Mais il faut aussi des petites mains pour mener ces actions à bien auprès des bénéficiaires."
Un exemple : des étudiants en médecine ou en psychologie organisent des activités ponctuelles. Eux ne restent que quelques semaines, mais leurs activités sont consignées dans un rapport qui permet au final d'obtenir des subventions. Ces petites mains, qui s'engagent parfois pour peu de temps, amènent aussi un soutien bienvenu lors des maraudes par exemple.