Les préfectures de l'Eure et de la Seine-Maritime ont expliqué dès la fin de matinée en conférence de presse exceptionnelle la situation sanitaire qui justifie ces nouvelles mesures de confinement. Des mauvais chiffres détaillés par l'ARS.
Quelle est exactement la situation sanitaire dans les départements de l'Eure et de Seine Mariime ? Quels sont ces chiffres effrayants qui ont justifié ce nouveau confinement qui a en surpris plus d'un ?
Les préfectures des deux départements concernés ont tenu deux conférence de presse dès ce vendredi matin. Le directeur de l'ARS Normandie, Thomas Deroche, était invité pour donner plus de détails sur ces mauvais chiffres et les courbes inquiétantes de l'épidémie qui a dépassé ses seuils d'alerte atteints en novembre dernier.
#COVID19 - Suivez la conférence de presse de J.Filippini, préfet de l’Eure et T. Deroche, DG @ars_normandie en direct avec le #ConfPresseEure. pic.twitter.com/GDmC83QGj3
— Préfet de l'Eure (@Prefet27) March 19, 2021
Dans l'Eure, les taux sont grimpés en flèche en l'espace de 48 heures à peine pour dépasser la moyenne nationale. Le résultat d'une progression plus rapide du variant britannique. Il s'agit en fait d'une nouvelle épidémie qui a a propulsé le département en tête depuis la mi-fevrier. Le taux d'incidence y est élevé et atteint 312 cas pour 100 000 habitants, soit 16 points de plus que ce jeudi.
En clair, une personnes sur dix testée est positive au virus, or les tests ont été multipliés par deux et sont passés à 3000 tests par jour.
Des services de réanimation en surcharge dans les deux départements confinés
Dans l'Eure, cela fait donc déja un mois que le nombre de malades hospistalisés pour Covid-19 est en hausse. On dénombre en ce moment 11 à 15 patients en réanimation, Or à l'hôpital d'Evreux, seuls 12 lits de réanimation sont disponibles habituellement. L'objectif est donc d'amplifier ces capacités pour pouvoir les passer à 23 lits.
Et pour ce faire, tout le système doit être mobilisé, y compris le secteur privé. Les cliniques participent ainsi en prenant à leur charge les autres activités et opérations hors covid pour libérer des lits d'hopitaux. De plus, certains transferts de patients ont déjà pu se faire dans les départements voisins, mais ils sont du être stoppés, car les capacités d'accueil là aussi y sont très limitées, comme en seine-maritime par exemple, un département qui connait déjà depuis 48 heures de très fortes tensions.
Depuis mercredi, il a donc été demandé de déprogrammer 30% des opérations non urgentes. A titre d'exemple, en Seine-Maritime, la tension est si forte que le CHU a du lui reporter 40% de ses interventions chirurgicales.
Le taux d'incidence y a bondi pour dépasser celui de l'Eure, avec 351 cas pour 100 000 habitants, soit + 27 points en à peine 24 heures, une progression exponentielle essentiellement concentrée sur Rouen et son agglomération.
Pour y faire face, 116 lits de réanimations ont été déjà ouverts sur Rouen, et ils devraient monter à 130 lits dans les prochains jours.
Pour le directeur de l'ARS Normandie, il était "urgent d'agir".
Pas de clusters dans les écoles
Malgré tout, il semble pour l'instant, qu'aucun nouveau foyer inquiétant de contamination n'ait été constaté à ce stade dans les établissements scolaires.
Dans l'Eure, seuls 83 élèves sur 114 258 ont été testés positifs et 5 classes seulement ont été fermées temporairement.
Dès lundi, écoles et collèges continueront d'ouvrir leurs portes. Les activités sportives en intérieur pourront y reprendre, mais avec un protocole renforcé. Les tests salivaires y seront également poursuivis et encouragés.
Un coup d'accélerateur sur les vaccinations
Pour répondre à cette pression du virus, les autorités ont choisi de renforcer la montée en puissance des vaccinations dans les tous prochains jours.
Actuellement, 49 % des plus de 75 ans ont déjà reçu leur première injection en Seine-Maritime, (soit 3 points de plus que la moyenne nationale) et 95% de la population des EHPAD est déjà protégée.
Dès la semaine prochaine, avec le retour du vaccin Astra Zenecca, des nouvelles livraisons vont permettre d'accélerer le mouvement de 30%, avec la réception de 10 000 doses de plus dont 7 000 en Seine-Maritime et 3 000 dans l'Eure.
Dès ce week end, 600 centres de vaccinations ouvriront leurs portes gratuitement et des unités mobiles sillonneront les 2 départements, en zones rurales, comme à Aumale, Foucarmont ou Blangy-surBresle.
48 heures de pégagogie et des contrôles renforcés
Les préfets ont prévenu. Passé le week-end durant lequel tolérance et pédagogie seront de mise, des contrôles renforcés vont se multiplier sur l'ensemble du territoire concerné sur les routes, mais aussi dans les trains, et il faudra justifier chaque déplacement.
Seuls les motifs impérieux et professionnels seront acceptés. L'objectif est d'accentuer par leur strict respect, l'efficacité de ces mesures restrictives.
Dès ce samedi matin, un décret sera publié pour préciser les détails et la liste des commerces et activités autorisés à rester ouverts.