En sommeil depuis les élections régionales, l'association "Nous sommes Guillaume" sort de son silence pour dénoncer un déséquilibre des pouvoirs dans la Normandie réunifiée.
Il y a de nouveau comme de l'électricité dans l'air entre les deux ex-capitales. Ces dernières semaines, plusieurs dossiers ont ravivé les tensions entre Caen et Rouen, des dossiers qui ont comme point commun, selon les Bas-Normands, d'être toujours arbitrés dans le même sens.
Dans le domaine de la justice, la cour d'appel de Caen craint devenir une succursale de son homologue rouennaise avec la réforme de la carte judiciaire. En décembre dernier, le futur Crous "normand", initialement annoncé à Caen, voyait finalement son implantation fixée à Rouen.
La semaine dernière, c'est le monde culturel qui est entré en ébullition. De nombreux directeurs de salles, de compagnies, des comédiens, des artistes de l'ex basse Normandie ont apposé leur signature à une "lettre ouverte" au président de Région. Selon eux, les promesses, l'accès de tous à la culture et une bonne répartition du budget, n'ont pas été respectées. Les déséquilibres se creusent sur les territoires.. Les métropoles sont favorisées. Celle de Rouen plus que celle de Caen.
Les explications de Gwenaëlle Louis
En 2015, quelques mois avant les élections régionales, plusieurs chefs d'entreprise bas-normand avaient unis leur voix dans un collectif, "Nous sommes Guillaume" pour défendre l'équilibre entre les deux côtés de la Seine. Depuis l'élection d'Hervé Morin, ils s'étaient fait plutôt discrets.
Mais voilà que le collectif sort de son silence cette semaine. Les dossiers évoqués ci-dessus suscite de nouveau des inquiétudes. "Un certain nombre de décisions semble vouloir rapprocher des institutions et des pouvoirs de la métropole rouennaise", indique Philippe Nantermoz, directeur général de Legallais,"Nous pensons qu'il faut un équilibre, cet équilibre qui avait été décidé, qui avait été acté et qui avait, je crois, retenu l'attention de l'ensemble des Normands".
Reportage de Jean-Yves Gélébart et Charles Bézard
Intervenants:
- Philippe Nantermoz, directeur Général Legallais
- André Festou, président de la CPME 14