Dépollution : "il faudra encore 100 ans pour venir à bout des bombes larguées près de nos côtes pendant la Guerre"

En avril dernier, un chalutier remontait dans ses filets une bombe de plus de 650 kilos. Selon les estimations des experts, il faudra encore 100 ans de dépollution pour venir à bout des munitions de la Seconde guerre mondiale, larguées sur l’ensemble du littoral de la façade Manche mer du nord.

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700 munitions retrouvées et neutralisées sur le littoral normand en 2018

"Il y a des munitions un peu partout "explique Ingrid Parrot, Lieutenant de Vaisseau en charge de la Communication de la préfecture maritime Manche- mer du Nord,  "bien évidemment elles sont plus importantes dans le Calvados. On imagine bien que c’est lié au Débarquement. On va encore en retrouver de manière cyclique. Les marées qui brassent énormément de choses, couplées aux mouvements de sable, font que ces munitions remontent régulièrement. Bien évidemment avec les grandes marées on en retrouve davantage mais il y en a tout le temps sur l’ensemble de la façade . On va encore continuer à dépolluer."

Pour vous donner un petit ordre d’idée, en 2018, on a retrouvé 700 munitions. Soit des munitions détruites par le Groupe des plongeurs démineurs (GPD), soit des bombes retrouvées par les chasseurs de mines de la Marine nationale. Ingrid Parrot

En 2016, le bilan opérationnel des démineurs faisait état de 1421 engins détruits, représentant plus de 46 tonnes de TNT.
 


Une unité de plongeurs-démineurs créée en 1959 pour neutraliser les munitions de la guerre

Les plongeurs-démineurs de Cherbourg traquent les munitions depuis soixante ans. L’unité a été créée en avril 1959 pour neutraliser les explosifs largués pendant la seconde guerre mondiale. "Il faut être motivé, sportif, très exigeant avec soi-même et il faut un mental d'acier !" expliquait le commandant Geffroy à nos équipes.
   

Que faire quand on découvre des munitions ou des obus sur la plage ?

"Pour commencer il ne faut pas toucher les engins parce qu’on ne sait jamais dans quel état ils sont, ils peuvent encore être amorcés" prévient le lieutenant de Vaisseau Ingrid Parrot. "Souvent il y a encore de l’explosif à l’intérieur donc il ne faut pas y toucher. Par contre il faut relever les coordonnées GPS avec son téléphone. Et si on peut, prendre une photo avec si possible un objet à côté ou une pièce, pour avoir un ordre de grandeur. Quand le GPD la reçoit il peut l’analyser tout de suite"

Il ne faut surtout pas déplacer un engin explosif et encore moins l'emporter chez soi. Il arrive que des collectionneurs soient victimes de leur collection. Les engins explosifs peuvent fonctionner des dizaines d'années après leur amorçage.  

Que faire si on remonte une bombe ou une mine dans ses filets ?

Le 18 avril dernier, le chalutier Tangaroa a remonté dans ses filets une bombe allemande de la Seconde guerre mondiale. Dans ces cas-là, il n'y a aucune question à se poser, il faut contacter immédiatement le Cross. 

"C’est exceptionnel et heureusement", commente Ingrid Parrot, "ça présente vraiment un risque et dans ces cas-là on lance une alerte. Les plongeurs démineurs interviennent immédiatement grâce à l’hélicoptère Caïman. Dernièrement, en moins d’une heure ils étaient sur place à bord du chalutier parce que là, il y a vraiment un risque d’explosion."

"Ce sont des bombes qui sont énormes. Ce sont souvent des bombes qui sont allemandes, comme on dit "deutsche qualität", elles sont souvent encore amorcées. Soit on traite tout de suite la bombe soit on la remet à l’eau mais en sécurité et là encore on la marque pour venir la détruire ultérieurement."

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