Axelle Piednoël entreprend la production de vin blanc made in Bourg-Achard. Dans le cadre des escapades patrimoniales et gourmandes de Roumois Seine, la viticultrice fait découvrir son jeune domaine aux visiteurs.
« Je trouve que c’est très bien qu’il y ait des fous qui se lancent dans des projets pareils ! » s’enthousiasme Paul, l’un des soixante visiteurs, curieux de découvrir l'exploitation viticole Leprince à Bourg-Achard dans l’Eure.
Suite à une prise de conscience post-Covid, Axelle Piednoël souhaite se reconnecter à la nature et à la terre. Après une formation en BTS viticulture-œnologie, Axelle plante près de 10 000 pieds de vigne sur deux hectares en 2022.
La jeune femme saisit l’opportunité d’une terre familiale disponible, en pente et exposée plein sud… il lui semblait naturel de s’engager dans la culture de la vigne. « Le sol sablo-limoneux sur le dessus permet un drainage intéressant car la vigne ne doit pas avoir les pieds dans l’eau », explique-t-elle aux amateurs de vins venus à sa rencontre ce mercredi d’août. « En-dessous on a un sol argileux pour permettre aussi de garder l’eau, ce qui a sauvé les meubles l’année dernière pendant la période de sécheresse », complète-t-elle.
Des cépages adaptés au climat normand
La présence de silex dans le sol apporte une touche de minéralité au vin. Pour son domaine, Axelle a choisi des cépages blancs aromatiques peu connus, robustes face aux maladies cryptogamiques (liées aux champignons). « On a planté du Sauvignac, du Muscaris, du Soreli et du Fleurtai, résistant naturellement au mildiou et à l’oïdium », développe la viticultrice.
Selon la jeune entrepreneure, une nouvelle page de l’histoire du vin s’écrit en Normandie, « on voit déjà des effets du réchauffement climatique indéniablement ces dernières années, on est au début mais ça va continuer comme ça et la Normandie sera de plus en plus propice à la culture de la vigne ».
Un avenir pour un Vin du Roumois ?
« Voir un peu autre chose que de la pomme ou du cidre en Normandie c’est bien », soutient Claude, visiteur admiratif du courage et du travail menée par la jeune viticultrice. Même engouement pour Karine, « elle a beaucoup de patience, c’est beaucoup de temps consacré à sa vigne et puis on ressent la passion qu’elle met dedans quand elle nous en parle ».
Sylvain Bonnenfant, vice-président de la communauté de communes Roumois Seine, qui propose cet été des escapades patrimoniales et gourmandes sur son territoire est également très enthousiaste. « J’aimerais que le Roumois soit connu pour son vin et il le sera. On est très besogneux ici donc on va travailler pour y parvenir ».
Axelle Piednoël l’a bien compris, pour que ça marche, il faut se diversifier. Elle est très présente sur les réseaux sociaux et souhaite développer d’avantage l’œnotourisme ainsi que des activités agroécologiques. Des ruches ont même été récemment installées sur l’exploitation.
Pour goûter le vin blanc du domaine Leprince il va falloir patienter car il est préférable d’attendre la troisième année pour commencer à récolter. Les premières vendanges sont attendues pour 2024-2025.