Entre la hausse du prix de l’abonnement et celle du mètre cube, les 32 000 abonnés du Syndicat d’eau du Roumois et du plateau du Neubourg devaient connaître une augmentation de leur facture pouvant atteindre 60% à partir du 1er avril 2024. Mais après une forte mobilisation des habitants, les élus ont finalement voté une hausse qui peut aller jusqu'à 11%.
La mobilisation a payé. Les 32 000 abonnés du Syndicat d’Eau du Roumois et du Plateau du Neubourg (SERPN) devaient connaître une augmentation de leur facture pouvant atteindre 60% à partir du 1er avril 2024.
60 euros au lieu de 115 euros
Mais face aux contestations du Collectif contre l’augmentation et la pollution de l’eau potable sur le plateau du Roumois et du Neubourg, les élus du syndicat ont revu leur copie.
Ce jeudi 4 avril 2024, ils ont voté une hausse jusqu'à 11%. Le prix du mètre cube (m3) d’eau potable a été voté à 1,90 euro au lieu des 2,40 euros prévus. Et pour les prix des abonnements à l'année, le prix a été fixé à 60 euros pour les diamètres 15-20. "Au lieu des 115 euros initialement prévus si on n'avait pas mis le pied dans la fourmilière", se félicite Nathalie Leblatier, porte-parole du Collectif.
Voici les nouveaux tarifs pour les autres diamètres :
- 133 euros pour le diamètre 25-40
- 533 euros pour le diamètre 50-60
- 1 067 euros pour le diamètre 80
- 1333 euros pour les diamètres supérieurs à 1000
Pour Nathalie Leblatier, ces nouveaux tarifs sont une petite victoire. "Mais nous devons rester vigilants car ça va recommencer l'année prochaine", souffle-t-elle.
Pollutions par des résidus de produits phytosanitaires
Le SERPN expliquait cette forte hausse par des besoins d’investissements importants de la collectivité. Plusieurs analyses ont révélé des pollutions par des résidus de produits phytosanitaires sur la majorité des points d’eau (nitrate et pesticides).
Le syndicat se disait donc contraint d’installer rapidement six stations de traitement de l’eau pour se conformer aux normes en vigueur. Or, une station coûte environ cinq millions d’euros. L'investissement global s'élève à 30 millions d'euros.
Des solutions recherchées
Avec cette plus faible hausse, le SERPN ne pourra effectuer ces travaux, seulement les plus urgents.
Mais Philippe Brun, député socialiste de l'Eure, assure que les ministères de l'agriculture et de la cohésion des territoires ont été alertés et que des solutions sont recherchées.
"On ne peut pas laisser les communes gérer une pollution générée par 40 ans de produits phytosanitaires impulsée, incitée et subventionnée par l'État", indiquait Philippe Brun, député (PS) de l'Eure dans un de nos précédents articles.
Pour le député, il ne faut pas taper sur les doigts des agriculteurs actuels "qui respectent la réglementation". "Il s'agit des agriculteurs qui ont pollué les sols il y a 25 ans avec l'atrazine. Et s'ils l'ont fait, c'est aussi parce que l'État les a incités à le faire avec des crédits d'impôts. On ne peut pas leur en vouloir", conclut-il.