De nombreux commerces de proximité mettent la clé sous la porte en zone rurale. Pour pallier la situation, un boucher de l'Eure sillonne, dans son camion, les routes de campagne. Et sert les clients quasiment à domicile ! Découverte.
Certains villages n'ont plus de boucherie depuis trente ans. Comme à Sorel-Moussel (Eure-et-Loir) : dans cette commune limitrophe du département de l'Eure ne restent qu'un café et une boulangerie.
Une boucherie ambulante
Mais tous les vendredis depuis septembre, une boucherie ambulante vient à la rencontre de ses 1 800 habitants. Une initiative qui remporte un franc succès dans le village, d'autant que la boucherie la plus proche est à 15 minutes de voiture.
J'habite dans la rue. C'est agréable de ne pas prendre la voiture pour venir acheter de la viande.
Un habitant de Sorel-Moussel (28)à France 3 Normandie
À l'origine de cette démarche vertueuse, Marc Barbe. Après 19 ans de carrière en boucherie, l'artisan a opté pour un modèle moins traditionnel : le 100% ambulant. Depuis l'été 2023, chaque semaine, il s'installe dans cinq villages de l'Eure et de l'Eure-et-Loir et y propose de la viande 100% normande.
"Nous avons du porc lin, qui vient de Normandie, nourri aux graines de lin sans antibiotique", explique-t-il en désignant de belles pièces de viande. "La charcuterie vient de Damville, c'est une charcuterie artisanale, et la volaille vient de Verneuil-d'Avre-et-d'Iton."
Visionnez le reportage d'A. Pol et E. Lombaert :
Marc Barbe a investi 27 000 euros dans ce projet de boucherie 2.0. Une dépense qu'il ne regrette pas : "Je suis de la région. On voit bien que dans les petits villages, quand une boucherie ferme, elle n'est jamais reprise, ou très rarement ", relève-t-il.
"Du coup, on s'est dit : on va faire village par village et rendre service aux gens qui n'ont pas de commerces. On a trouvé ça plus sympa que d'avoir une boutique fixe."
Maire (SE) de Sorel-Moussel, Gilbert Galland soutient largement cette boucherie ambulante. "J'espère qu'elle va continuer de fonctionner, confie-t-il. Parce que s'ils sont là deux, trois mois et qu'ils arrêtent après parce que personne ne vient, ce sera désespérant."
Mais Marc Barbe l'assure, il n'a pas l'intention de quitter le navire. Dès 2024, il espère même pouvoir se garer dans une dizaine de villages.