Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a annoncé le lancement d'une enquête administrative sur d'éventuels dysfonctionnements ayant pu favoriser l'évasion de Mohamed Amra, le 14 mai 2024 au péage d'Incarville dans l'Eure.
Mohammed Amra était-il assez surveillé ? Aurait-il profité d'un dysfonctionnement ? Son évasion, ainsi que la mort de deux agents pénitentiaire le 14 mai 2024 au péage d'Incerville auraient-elles pu être évitées ?
"Faire toute la lumière sur la prise en charge du détenu Amra"
Ce mercredi 29 mai 2024, Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, a annoncé, lors de son interrogation au Sénat, l'ouverture d'une enquête menée par l'Inspection générale de la justice sur d'éventuels dysfonctionnements qui aurait favorisé cette évasion, insistant sur sa "ferme intention de faire toute la lumière sur la prise en charge du détenu Amra".
« Monsieur le Sénateur,
— Eric Dupond-Moretti (@E_DupondM) May 29, 2024
J’ai la ferme intention de faire toute la lumière sur la prise en charge de Mohammed Amra et notamment sur le partage d’informations.
C’est pourquoi j’ai ordonné une inspection confiée à l’inspection générale de la justice. »
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Une enquête administrative est donc ouverte. À l’origine, la découverte de la part d'Éric Dupond-Moretti dans la presse d'"un certain nombre d'éléments concernant le détenu Amra qui font état d'une dangerosité certaine qui ne semblait pas avoir été prise en considération." Il fait allusion notamment aux informations révélées par Le Parisien le 23 mai 2024.
Des informations qui ont échappé au ministère de la Justice
Parmi ces révélations, des écoutes lors de l'incarcération de Mohammed Amra à la prison de la Santé à paris entre novembre 2022 et mai 2023, qui ont brossé le portrait d'un homme violent et menaçant, se faisant livrer de la drogue et dirigeant des opérations d'enlèvement...
Tant de détails qui avaient échappé au ministère de la Justice, qui se demande pourquoi ils n'avaient pas été signalés à l'administration pénitentiaire. Des informations qui auraient permis de prendre en compte son degré de dangerosité et d'anticiper un éventuel projet d'évasion.
Une rencontre avec les directeurs des services pénitentiaires
Alors que le 21 mai 2024, le ministre de la Justice signait avec l’intersyndicale des surveillants pénitentiaires un accord s’engageant à mettre en place des mesures pour améliorer la sécurité des agents, ce dernier a précisé qu’il rencontrerait ce mercredi 30 mai à 17 heures, les directeurs interrégionaux des services pénitentiaires pour échanger sur la mise en œuvre de nouvelles mesures de sécurité concernant "les détenus les plus dangereux" au sein des prisons.