Si leurs conséquences ont, jusqu'ici, été moins importantes en Normandie, les feux de forêt n'épargnent pas notre région. Pour mieux comprendre et prévenir les feux de végétation, un atlas en ligne a été mis en place ce mardi 30 avril 2024. Il répertorie, par secteur, la densité des risques en cas d'incendie.
L'initiative est le fruit d'une collaboration entre la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) et la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) de Normandie, en concertation avec les sapeurs-pompiers et l'Office national des forêts. Libre de consultation pour tous depuis le 30 avril 2024, cet atlas détaille les risques d'incendies, zone par zone.
9 feux sur 10 d'origine humaine
Si la Normandie fait partie des régions les moins boisées du territoire national (420 000 hectares de forêts publiques comme privées, soit 14% du territoire régional contre 30% en moyenne métropolitaine, selon les chiffres 2023 de l'IGN), les feux de végétation s'y sont multipliés ces dernières années, sécheresse oblige. Dans l'Eure, 818 hectares ont été brûlés en 2022 !
Et 90% des 3 000 à 4 000 feux de forêt qui se produisent chaque année en France sont d'origine humaine. Ils sont notamment liés à de mauvais comportements (jet de mégots mal éteints dans des zones à risques, par exemple), comme le rappelle la préfecture de Seine-Maritime.
#FeuDeForêt #Prévention 🌲🔥
— Préfet de Normandie et de la Seine-Maritime (@Prefet76) April 30, 2024
Les feux de forêt touchent désormais la #Normandie, augmentant les risques pour les espaces naturels et les populations. Un atlas régional a été publié, visant à prévenir le risque et à identifier les zones les plus exposées.
➡️ Cet atlas révèle près… pic.twitter.com/1Z40JbUPMg
L'atlas a ainsi une double vocation : celle d'identifier les zones les plus exposées aux feux de forêt dans les cinq départements normands, mais aussi celle d'inciter les citoyens à faire preuve de prudence pour préserver le territoire. Exit, donc, l'allumage de feux près des zones sensibles lors de vos bivouacs et pique-niques dominicaux, et surtout, exit l'abandon des cigarettes en pleine nature.
"Si, historiquement, la majorité des forêts détruites se situe dans les départements du pourtour méditerranéen, les récentes projections climatiques réalisées par Météo-France révèlent que des régions peu ou pas confrontées à cette problématique le deviendront. Les cinq départements de Normandie, que l’on aurait pu croire épargnés, y sont désormais confrontés, eux aussi ", confirme la préfecture dans un communiqué.
Une trentaine de massifs à hauts risques
Pour calculer le risque par secteur, l'aléa (le phénomène naturel) et les enjeux (risques pour la population, l'économie ou les infrastructures) ont été croisés. Cette méthodologie, menée pour la première fois à un niveau régional concernant les risques d'incendies, a mis en exergue un risque considéré comme élevé sur une trentaine de massifs forestiers.
"Près de 300 massifs de plus de 20 ha ressortent comme ayant un risque supérieur ou égal à modéré, dans tous les départements de la région", ajoute le communiqué, invitant les gestionnaires des sites concernés à "anticiper l’installation de réserves d’eau incendie, développer l’accessibilité des chemins forestiers aux engins de secours et mener des actions de communication et de sensibilisation à destination du grand public".
"Les projections climatiques à l’horizon 2050 indiquent que les zones boisées continentales (l’Eure et l’Orne) seront davantage impactées par le changement climatique en raison de la faible pluviométrie et de l’augmentation du nombre de jours de chaleur en été", précise également le communiqué de la préfecture.
Véritable outil de surveillance régionale des feux de forêt, l'atlas permettra ainsi, aux collectivités comme aux citoyens lambda, de garder un œil sur cette évolution.