L'association Nationale Pomme Poire (ANPP), qui défend de nombreux arboriculteurs normands voulait interdire à Greenpeace d'utiliser le titre "pommes empoisonnées" aux pesticides dans son rapport sur la contamination des vergers français aux produits phyto-sanitaires.
L'association nationale Pomme Poire (ANPP), qui demandait à la justice de contraindre Greenpeace de modifier le titre d'un rapport commençant par "Pommes empoisonnées", a vu sa demande rejetée mardi par le tribunal de grande instance de Paris.
Publié en juin dernier, le rapport "Pommes empoisonnées - Mettre fin à la contamination des vergers par les pesticides grâce à l'agriculture biologique", expliquait que les producteurs de pommes continuent à utiliser des cocktails de pesticides dans de nombreux pays européens.
Dans son ordonnance, la juge Catherine David, statuant en référé, a estimé que "ce n'est pas la réputation de la pomme qui est mise en cause", "mais celle des pesticides utilisés pour cultiver les pommes, ce qui n'est pas objectivement contestable".
L'ordonnance fait valoir que "le consommateur est doué de raison et sait pertinemment que si les sols et l'eau sont contaminés, les produits agricoles qui poussent sur ces sols à l'aide de cette eau le sont également".
Si bien que "dire que les pommes sont empoisonnées lorsqu'elles poussent sur des sols remplis de pesticides ne constitue pas un propos dénigrant, dès lors qu'il s'appuie sur une base factuelle réelle, même si le rapport n'est pas construit avec une rigueur toute scientifique".
L'association de défense des arboriculteurs envisage de faire appel de la décision de justice.
La France, première puissance agricole européenne, est également championne du taux de pesticide dans le sang de ses habitants. Selon une étude de l'institut de veille sanitaire, ils sont présents dans notre sang à des niveaux au moins trois fois plus élevés que dans ceux des Américains ou des Allemands.