L'accès aux services d'urgence de la Manche sera régulé dans l'ensemble du département dès le 3 juillet prochain. Tous les patients devront obligatoirement appeler le 15 avant d'être pris en charge à l'hôpital.
Cette nouvelle mesure de régulation en Manche intervient "dans le contexte de l'été et de la forte fréquentation touristique du département, pour préserver le bon fonctionnement des services d’urgences d’un afflux non maîtrisé" indique l'Agence régionale de Santé de Normandie.
A compter du 3 juillet, les patients qui ont besoin de soins immédiats devront obligatoirement appeler le 15 pour accéder aux urgences.
L'ensemble du département sera concerné par ce dispositif afin de "limiter la surcharge des urgences par des passages inappropriés, en recentrant l'activité des services d'urgence sur leur coeur de métier" précise l'ARS Normandie, qui assure qu'une "alternative adaptée à toutes les situations ne nécessitant pas une prise en charge hospitalière" sera proposée aux personnes qui appellent le Samu.
Un dispositif déjà expérimenté, avec des résultats
La régulation d'accès aux services d'urgence n'est pas un dispositif nouveau en Manche. Il a notamment été expérimenté à l'été 2022 au centre hospitalier de Cherbourg, avec la mise en place d'un appel préalable au 15 obligatoire entre 15h et 8h30.
Le dispositif a eu un impact sur le nombre d'appels au Samu et sur la fréquentation des hôpitaux normands l'an dernier.
Au mois de juillet 2022, "25,9% d’appels supplémentaire ont été enregistrés par rapport à l’année précédente et 28,9% d’appels supplémentaires au mois d’août" détaille l'ARS Normandie, qui précise qu'en parallèle "entre le 1er juillet et le 18 septembre 2022, la fréquentation des urgences en Normandie a baissé de 3% par rapport à la même période en 2021".
Un manque de médecins remplaçants
Depuis avril 2023, plusieurs urgences du sud-Manche ont aussi adapté leurs fonctionnements et fermé leurs accueils, pour faire face à un manque de médecins remplaçants après l'entrée en vigueur de la loi Rist.
Le texte plafonne la rémunération des médecins employés en intérim dans les hôpitaux publics à 1390€ par 24h de garde. Un salaire rarement accepté par les médecins remplaçants, entraînant une réduction drastique des effectifs dans les hôpitaux normands.