A Cherbourg, pas d'accès aux urgences sans appeler le 15 durant la nuit mais aussi une bonne partie de la journée

De nombreux services d'urgence en France voient leur fonctionnement fortement impacté par le manque de soignants. A Cherbourg, il faudra passer impérativement par le Samu à partir du 30 mai pour y accéder et ce dès l'après-midi.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Voilà de nombreuses semaines que les services d'urgences des hôpitaux français sont sous haute tension. Les fermetures de nuit se multiplient, tout comme les mouvements de grève et les arrêts maladie d'un personnel épuisé face au manque de moyens pour répondre à la demande des usagers. La fréquentation a explosé depuis le début de la pandémie et parallèlement beaucoup de médecins urgentistes ont décidé de raccrocher la blouse. Et les professionnels de santé d'appréhender avec beaucoup d'angoisse l'arrivée de l'été. Selon l'association Samu-Urgences de France (SUdF), 120 hôpitaux (soit environs 20% des 620 établissements français, privés et publics) feraient face à de "graves difficultés" pour faire fonctionner leurs services d'urgences. Et parmi eux, 14 des 32 plus gros hôpitaux du pays.

La Normandie ne fait pas exception. Avranches, Le Havre, Rouen, les exemples se multiplient depuis plusieurs mois. Et un mode de fonctionnement tend à se généraliser : la régulation par le 15. En pleine crise de covid 19, l'Agence Régionale de Santé a commencé à inciter les usagers à contacter le Samu avant de se rendre aux urgences. Ces appels se sont montrés de plus en plus insistants au fil des semaines. Jusqu'à se muer en obligation dans certains établissements. C'est notamment le cas à Cherbourg depuis le 10 janvier dernier pour les urgences de nuit (de 19 heures à 8 h 30).

La régulation du 15 élargie

C'est une nouvelle étape qui va être franchie le 30 mai prochain au centre hospitalier du Cotentin. La régulation par le Samu va être élargie à une très large partie de la journée. Concrètement, en cas de pépin de santé, il faudra d'abord composer le 15 avant de pouvoir être admis (ou non) aux urgences, et ce dès 15 heures et jusqu'à 8 h 30 le lendemain matin.

"On a encore des médecins qui ont quitté le service des urgences et c'est lié principalement aux conditions de travail. Encore une fois, on est obligé de dégrader l'accueil des patients", déplore Pascal Carretey, de la Fédération autonome de la fonction hospitalière (FAPPH), qui indique que le service des urgences cherbourgeoises fonctionne aujourd'hui avec "7 équivalents temps plein alors qu'il en faudrait 24".

Une solution de courte durée ?

Cette régulation du 15, mise en place en janvier dernier et élargie le 30 mai prochain, lui apparaît comme une solution de courte durée. "Ça risque de fonctionner 15 jours , 3 semaines et les gens qui ont réellement besoin de venir aux urgences vont s'adapter et venir plus tôt. C'est ce qui s'est passé précédemment. On voyait effectivement moins d'activité sur les urgences pendant un mois et finalement l'activité est revenue à ce qu'elle était avant, avec 120-140 passages par jour." Et de tirer la sonnette d'alarme : "Il n'est pas impossible que durant l'été on soit obligé de faire de la régulation totale (24h sur 24), voire de fermer les urgences si on ne trouve pas une solution en termes de recrutement médical."

Ce problème de recrutement, la direction de l'hôpital (qui n'a pas souhaité recevoir notre équipe) en a conscience et annonce chez nos confrères de La Presse de la Manche vouloir titulariser des soignants. L'agence Régionale de Santé a de son côté donné son accord pour financer l'embauche de nouveaux intérimaires. Pour Pascal Carretey, l'intérim n'est pas "une solution pérenne et viable, ce dont nous avons besoin ce sont des recrutements."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité