Ne dites plus fête de la carotte, mais fête du terroir. Les producteurs de Créances sont revenus faire la promotion de leurs légumes même s'ils restent amers, depuis l'interdiction l'an dernier du dichloropropène, un pesticide potentiellement cancérigène.
L'année dernière, les producteurs avaient boycotté la fête pour exprimer leur mécontentement. L'Etat venait d'interdire l'utilisation du dichloropropène, un produit potentiellement cancérigène.
Cette année, ils sont bien là, mais la carotte sans pesticides reste difficile à avaler.
Le bras de fer continue
A ma droite, les producteurs maintiennent la pression, comme on a pu le voir en avril dernier, lorsqu'ils sont venus déverser leurs légumes devant la préfecture de la Manche.Leur argument ? Le dichloropropène leur permet de lutter contre un petit vers parasite bien installé dans la racine, le nématode, qui attaque la croissance de la carotte. Depuis son interdiction, des entreprises sont menacées. L'EARL des Pins, qui comptait 35 salariés, a mis la clé sous la porte.
Compte-tenu de la baisse de la production attendue, ils demandent à l'Etat une indemnisation ainsi que l'application de la clause de sauvegarde afin d'empêcher l'importation de carottes provenant de pays où le dichloropropène est toujours autorisé.
A ma gauche, le règlement. En 2009, l'Union Européenne interdit l'utilisation de ce dichloropropène. Mais chaque année, les producteurs du bassin de Créances se mobilisent et parviennent, à coup de lobbying, à obtenir à chaque fois une dérogation. Sauf qu'en 2018, l'Etat français a dit stop.