Ce weekend avait lieu à Lessay, la première édition du festival "Euh La Normande", un rendez-vous mettant à l'honneur cette race laitière bien de chez nous, qui tend, dernièrement, à se faire plus rare en raison de la crise du lait.
145 duos ont défilé ce dimanche devant le jury du festival "Euh La Normande" à Lessay, 145 jeunes venus de 11 départements accompagnés de jeunes demoiselles aux caractéristiques physiques bien particulières: une robe, tirant sur le léopard mêlant le blanc, le brun et le noir. Une Normande en somme. Ce concours de miss était l'un des temps forts de la première édition de ce rendez-vous mettant à l'honneur cette vache bien de chez nous. Une vache qui, paradoxalement, se fait de plus en plus rare dans les prés de la région.
A l'exception de la Montbéliarde, qui résiste bien, notamment grâce à la production de comté, les races laitières sont dans l'ensemble plutôt sur le déclin, un déclin alimenté par la crise du lait. "Malgré tout, nous on ne se contente pas de voir les effectifs diminuer", Pascal Orvain, président OS race normande, "On pense que la Normande, de par ses qualités, mérite d'être valorisée, notamment son lait pour la fabrication de fromage". Car il faudra plus qu'un concours de miss pour faire remonter la Normande sur le podium.
Et le salut pourrait venir du camembert. Si l'accord conclu le 21 février dernier sur la création de deux appellations "camembert de Normandie" est loin de faire l'unanimité, il a le mérite d'ouvrir des perspectives pour les éleveurs de race normande. L'AOP "Véritable camembert de Normandie" et l'appellation "Camembert de Normandie" impose un quota de lait de vaches normandes dans la fabrication du fromage (au moins 70% pour le premier et 30% pour le second).
Si 5500 tonnes de fromage sont produites chaque année sous l'actuelle AOP (le camembert de Normandie AOP au lait cru), le nouveau cahier des charges, qui s'appliquera à partir de 2021, pourrait potentiellement porter la production à 40 000 tonnes. Il faudra donc fournir plus de lait de vaches normandes. Et donc disposer de plus de Normandes. D'ici deux à trois ans, les éleveurs normands vont avoir besoin de 10 à 12 000 bêtes supplémentaires.
Reportage de Rémi Mauger et Gildas Marie
Intervenants:
Denys Lerévérend, éleveur
Pascal Orvain, président OS race normande
Jean-Michel Arondel, éleveur