A 15 ans, Maxime Crocquevieille souffre de mucoviscidose. Une maladie génétique qui l'oblige à prendre chaque jour une dizaine de médicaments. Mais en raison de récentes pénuries, il n'arrive plus à se procurer la totalité de son traitement dans le Sud-Manche.
"J'ai réussi à avoir une boîte sur les cinq... On a toujours le problème des quotas auprès de notre grossiste", se désole Céline Martin, préparatrice en pharmacie à Saint-Samson-de-Bonfossé (Manche). Devant elle, Maxime Crocquevieille, 15 ans, doit à nouveau renoncer à une partie de son traitement... Faute de stocks.
Un problème d'ampleur nationale, lié à un ralentissement de la production dans certains laboratoires, et qui dure depuis plusieurs mois. "Dans le cas du traitement de Maxime, si l'on ne peut pas l'avoir auprès de notre grossiste, on est obligé d'appeler les laboratoires, des confrères ou le CHU pour changer de traitement", souligne Céline Martin.
Des dizaines de kilomètres pour trouver un traitement
A son domicile de Moyon Villages (Manche), une dizaine de boîtes de médicaments attendent chaque jour Maxime. Pas le choix, pour éviter les complications. Car la mucoviscidose peut à la fois toucher les appareils respiratoires, digestifs et génitaux. "Celui-là m'aide à faire des lavages de nez, pour éviter d'avoir des polypes", cite par exemple l'adolescent en désignant l'une des boîtes.
Alors si les stocks sont insuffisants dans la pharmacie la plus proche, la mère de Maxime n'hésite pas à parcourir des dizaines de kilomètres... "En janvier, nous sommes montés dans le Nord-Cotentin, à Urville-Nacqueville [106 kilomètres, ndlr], pour chercher un mois de traitement", confie Amélie Crocquevieille. "Sinon, je descends sur Avranches [45 km] pour chercher d'autres médicaments."
Découvrez le reportage de N. Dalaudier et G. Louis, avec les interviews de Maxime, Céline Martin et Amélie Crocquevieille :
Réponse de ministre
Pour dénoncer les difficultés qu'il traverse au quotidien, et l'impossibilité de se procurer certains médicaments pourtant vitaux, Maxime a fait un pari, celui d'écrire au gouvernement. "Croyez-vous qu'il soit normal de s'inquiéter de savoir si l'on va avoir des médicaments ou pas ?", S'interroge le jeune garçon dans une lettre.
Le 24 avril dernier à Paris, il a pu remettre la missive en mains propres au ministre de la Santé, François Braun. Ce dernier n'a apporté aucune réponse concrète, promettant seulement une amélioration de la situation "dans un futur plus ou moins proche".
Face à cette impasse, Maxime Crocquevieille incite désormais tous les patients victimes de ces pénuries à écrire au gouvernement. Espérant obtenir des réponses plus encourageantes, et l'assurance de pouvoir se soigner.