Le premier tour des élections législatives a lieu dans 18 jours. Dans la 1ère circonscription de l’Orne l’enjeu est de savoir si la candidate PS sortante, Chantal Jourdan, va pouvoir conserver son siège à l’Assemblée Nationale. Les électeurs devront faire leur choix tandis qu’une de leur priorité est l’accès aux soins.

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Situé au sud-ouest du département, la 1ère circonscription de l’Orne va élire son représentant à l’Assemblée Nationale lors des élections législatives des 12 et 19 juin prochains.

Les Ornais vont devoir faire leur choix entre 10 candidats : Myriam Maignan (RN), Marie-Annick Duhard (majorité présidentielle Ensemble), Marc Lorand-Brionne (DVG), Oscar Piloquet (Reconquête !), Chantal Jourdan, candidate (PS-NUPES) sortante, Bernard Soul (LR), Martine Fréval (parti animaliste), Florence Tessier (Debout la France), Sylvie Laplasse (mouvement de la ruralité) et Charlotte Séchet (Lutte ouvrière).

Centrée autour des villes d’Alençon et de Domfront-en-Poiraie, la 1ère circonscription de l’Orne, composée de 133 communes, compte 11 cantons :

  • Alençon -1,
  • Alençon-2,
  • Alançon-3,
  • Carrouges,
  • Courtomer,
  • Domfront-en-Poiraie,
  • La Ferté-Macé,
  • Juvigny-Sous-Andaine,
  • Le Mêle-sur-Sarthe,
  • Passais,
  • Sées.

Département et circonscription à dominante rurale, ce territoire est marqué par un manque d’attractivité avec une baisse de sa population de 0,5% de 2012 à 2019. Un constat auquel s’ajoute un déficit d’accès aux transports publics et aux services publics.

Ces problématiques s’additionnent à celle de la baisse du pouvoir d’achat dans une circonscription qui, déjà, est touchée par un taux de pauvreté important, au-dessus de la moyenne nationale : 15,6% de la population a un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté contre 14,5% au niveau national.

Or, dans ce territoire, après la question du pouvoir d’achat, c’est celle de la santé qui apparaît dans les priorités des Ornais. L’accès aux soins y est difficile : dans l’ensemble du département 13 000 personnes n’ont pas de médecin référent. Dans l’Orne, la densité de médecins généralistes et moitié moindre que la moyenne nationale et 50% de ces médecins ont plus de 60 ans.

La désertification médicale, la qualité des soins, la question du grand âge sont autant de défis pour le prochain député de la 1ère circonscription de l’Orne qui sera élu le 19 juin 2022. Une élection qui est très ouverte dans le secteur. La candidate sortante Chantal Jourdan, seule députée PS-NUPES de l’Orne est en difficulté à cause, notamment, de la candidature dissidente de l’ancien EELV Marc-Lorand Brionne maintenant étiqueté Divers Gauche.

Les 68 427 électeurs vont-ils rester fidèles à leur choix de la présidentielle - ils ont placé en tête lors des deux tours Emmanuel Macron-, suivi pour les deux tours, de Marine Le Pen ? Où vont-ils privilégier des personnalités installées ? Des questions dont les réponses seront connues d’ici deux semaines environ.

En attendant, la question de la santé où les voyants sont au rouge est abordée par six candidats sur le plateau de France 3 Normandie : Chantal Jourdan (PS - Nupes), Marie-Annick Duhard (candidate de la majorité présidentielle, Ensemble),  Bernard Soul (LR), Marc-Lorand Brionne (DVG), Oscar Piloquet (Reconquête !) et Sylvie Laplasse, Mouvement de la ruralité.

Législatives 2022 : le problème des déserts médicaux

L’accès aux soins dans le département de l’Orne est problématique. En 10 ans, le département a perdu 80 médecins. Alors qu’en France, en moyenne, il y au moins un médecin pour 800 habitants, dans l’Orne, c’est un médecin pour 1700 habitants. A la Ferté-Macé, canton de la 1ère circonscription de l’Orne, il y a cinq fois moins de médecins que la moyenne nationale puisque le rapport est d’un médecin pour 4 000 habitants.

Oscar Piloquet réagit sur la situation de ce territoire qu’il juge "particulièrement critique" : "C’est à mon avis, d’après d’ailleurs ce que relevait l’INSEE, un des déserts médicaux les plus critiques à l’échelle de la Normandie donc il faut prioriser ce territoire."  Sur la question des déserts médicaux, le candidat de Reconquête ! estime que le problème vient du dépeuplement de l’Orne, il propose notamment "d’élargir le rôle et les compétences des infirmiers."

Cette idée est partagée par Chantal Jourdan qui souligne que "la médecine n’appartient pas qu’aux médecins" et souhaiterait un travail médical en coordination "avec les autres professionnels de santé notamment les infirmiers, les aides-soignants." Une solution proposée dans l’urgence pour palier, tout de suite, au manque de médecins.

Marie-Annick Duhard indique que le programme de Jean-Luc Mélenchon, rejoint celui de la majorité présidentielle sur la santé. Selon elle, la problématique des déserts médicaux vient de l’insuffisante attractivité du territoire : "Il faut d’abord s’attaquer à retrouver de l’emploi sur le territoire. (…) Depuis 2019, on est passé du numerus clausus au numerus apertus. Il va y avoir pendant 5 ans 10 000 médecins qui vont arriver sur le marché donc il y aura une offre qui sera faite. Il faudra rendre attractif le territoire pour que les médecins viennent sur le territoire de l’Orne plutôt qu’ailleurs."

Pour attirer les médecins, l’une des solutions pour Bernard Soul, maire LR de Domfront-en-Poiraie, est le modèle du médecin salarié, "une option qui convient aux nouvelles générations", selon lui. Pour Marc-Lorand Brionne, il faut une meilleure répartition des médecins sur le territoire et il faut "mettre en place des camping-car aménagés qui vont à la porte des gens."

Sylvie Laplasse, du Mouvement de la ruralité propose, elle, de "rendre obligatoire aux médecins, pendant leur stage de formation", leur implantation dans des zones de déserts médicaux "pendant deux / trois ans."

Législatives 2022 : le manque de personnels dans les hôpitaux

Les cadres hospitaliers d’Alençon étaient en grève, ce mardi 24 mai, pour dénoncer "l’hémorragie des départs." Face au manque de personnel dans les établissements de santé, Chantal Jourdan se positionne sur une "réforme du système de santé" : "On doit réformer notre hôpital public (…) On prévoit des moyens humains à la hauteur des besoins. On réforme la tarification à l’activité qui permet d’avoir des financements selon des actes techniques qui sont posés mais qui ne prend pas en compte le temps humain dont on a besoin, le temps clinique, dont les soignants ont besoin pour suivre une personne."

Une réforme sur la tarification à laquelle s’accorde Bernard Soul, qui insiste, de son côté, sur "la prise de conscience du mal-être de l’hôpital" 

Il y a un mal-être partagé par toutes les strates de l’hôpital. Les moyens sont souvent là mais mal attribués, pas proportionnés là où ils devraient être.

Bernard Soul, candidat LR aux législatives pour la 1ère circonscription de l'Orne

France 3 Normandie

Législatives 2022 : la prise en charge des personnes âgées

Autre enjeu de ces législatives, la question de la prise en charge des aînés. Dans l’Orne, selon une étude de l’Insee, d’ici 2050, 35% de la population aurait plus de 65 ans. Aujourd’hui, le département compte 81 maisons de retraites dont 55 Ehpad. Mais cela sera-t-il suffisant pour une population qui vieillit ?

Pour Marie-Annick Duhard, il faut plus d’Ehpad publics mais surtout "penser à d’autres formules" : "Développer des béguinages. Développer des possibilités pour les personnes âgées de vivre ensemble. Il faut aussi aider les personnes à domicile, l’aide à domicile et c’est d’ailleurs fait pour que les personnes âgées puissent rester le plus longtemps chez elles. (…) Il faut rebâtir tout le système."

Pour Bernard Soul, la circonscription ne manque pas d'Ehpad : "Ce dont nous avons besoin, c’est de favoriser, développer le maintien à domicile ce qui est le souhait de la majorité de la population (…) Tous les services de maintien à domicile sont en souffrance, vont mal parce qu’on manque de moyens pour accompagner les aidants familiaux."

Sur ce sujet, Sylvie Laplasse parle d’ "humaniser l’aide à domicile" et de "créer les voisins prévenants, créer du lien entre les personnes qui prennent conscience qu’il y a des personnes âgées."

Chantal Jourdan appuie, de son côté, un "renforcement de la puissance publique pour contrôler toutes les structures qui accueillent des personnes âgées ou handicapées", dans la circonscription. Déserts médicaux, attractivité, accès aux soins, le verdict des urnes sera connu le 19 juin 2022.

Le débat entre les six candidats de la 1ère circonscription de l’Orne sera rediffusé ce soir sur notre antenne France 3 Normandie à 23 heures.

A retrouver également sur notre plateforme france.tv et ci dessous :

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