Quatre associations de protection de la nature et de l'environnement ont annoncé déposer un recours auprès du tribunal administratif de Caen après l'autorisation délivrée par la préfecture de l'Orne pour l'agrandissement d'un élevage de volailles dans la commune de Belforêt-en-Perche.
Lundi 29 juillet, la préfecture de l'Orne à travers un arrêté a autorisé l'extension d'un élevage de volailles dans la commune de Belforêt-en-Perche. Cela induit la possibilité pour cette exploitation, du groupe LDC (le Gaulois, Maitre CoQ) de contenir 58 000 poulets.
Cette extension fait polémique depuis plusieurs mois déjà. En mai dernier, l'association L214 dénonçait dans un un communiqué de presse"l'élevage intensif", " dépassant le nombre d'animaux autorisé par la préfecture".
Des images ont été publiées par l'association montrant "des animaux en souffrance, agonisant" mais aussi d'autres qui étaient "morts et se décomposaient parmi les vivants sur une litière souillée de déjections". Stéphane Bern a aussi donné de la voix dans une vidéo réalisée par L214 à la fin du mois de mai. Une pétition a aussi recueilli près de 190 000 signatures.
L'association mentionne aussi dans son communiqué que lors de son enquête, elle avait découvert que les animaux de l'élevage étaient nourris avec du soja OGM et recevaient un antibiotique, dans le but d'augmenter "leur taux de survie dans ces conditions extrêmes de promiscuité".
L214 pointe l'absence dans le dossier d'un avis de l'Autorité environnementale (MRAe) concernant cette autorisation d'extension. Selon l'association, l'élevage pourrait exploiter 400 000 poulets en une année.
Un recours auprès du tribunal
Plusieurs associations de défense des animaux comme L214, FNE, Bien vivre dans le Perche et Perche avenir environnement ont annoncé déposer un recours auprès du tribunal administratif de Caen, pour contester l'autorisation d'extension ce mardi 30 juillet.
Au-delà des conditions d'élevage, les associations pointent également des risques pour l'environnement et la santé de riverains : des nuisances sonores et olfactives. "L’impact environnemental de cet élevage intensif sera forcément conséquent : pollution des sols, de l'eau et des nappes phréatiques, de l'air et contribution aux émissions de gaz à effet de serre (GES)", liste le communiqué.
Dans son arrêté, la préfecture mentionne autoriser cette extension "au titre de la législation sur les
installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE)". Un avis favorable a donc été rendu, assorti de deux prescriptions évoquant "le respect de l’engagement pris par l’exploitant visant à rencontrer les habitants de Comblot impactés par le plan d’épandage" et une autre concernant "le respect des règles de stockage et d’épandage des îlots concernés."