Durant 10 ans, des associations d'éleveurs et de riverains se sont opposés à la création puis la mise en service d'un centre d'enfouissement de déchets à Nonant-le-Pin. Aujourd'hui, elles sont propriétaires de l'ancien site de GDE; Un étonnant retournement de situation.
"C'est très cocasse, je n'ai pas encore complètement compris ce qui nous arrivait." Il y a encore quelques années, jamais Noëlle Sandoz n'aurait pu imaginer pénétrer en ces lieux. La présidente de l'association Nonant-Environnement était, comme tous les opposants à Guy Dauphin Environnement, persona non-grata, bloquée derrière les grilles d'entrée. Aujourd'hui, c'est elle qui reçoit. L'association qu'elle préside est l'une des propriétaire des lieux.
Durant 10 ans, riverains, éleveurs et défenseurs de l'environnement se sont opposés à la création puis la mise en service du centre de stockage de déchets de GDE en pleine campagne ornaise, un long combat mené sur le terrain et dans les tribunaux de la région. En 2016, Nonant-Environnement et le Front de Résistance de l'Orne remportent une victoire capitale : la cour d'appel administrative de Nantes annule l'autorisation d'exploitation du site. Quelques mois plus tard, le Conseil d'Etat signe définitivement son arret de mort. Et pourtant, la guerre se poursuivra encore jusqu'en avril 2019, l'industriel poursuivant ses opposants pour injure et diffamation.
La hache de guerre définitvement enterrée
Mais à l'été, la hache de guerre est soudainement et définitivement enterrée. L'industriel renonce aux poursuites et accepte de vendre le site de Nonant-le-Pin d'une superficie de 50 hectares à ses anciens opposants. Certains d'entre eux ont pu pour la première fois ce mardi 14 janvier découvir le site qui leur a été si longtemps interdit à l'occasion de l'inauguration de la nouvelle plateforme de la société biocombustioble, leur premier locataire. Les deux associations de riverains ont constitué une SCI et signé un bail de 15 ans avec l'entreprise. Cinq personnes vont désormais y travailler à la revalorisation du bois en buches de chauffage, granulés ou paillage.La SCI doit encore trouver des repreneurs pour les 20 hectares d'herbage restants du site. Lors des tractations autour de la vente du site, la création d'un pôle trôt ou d'une coopérative des métiers du cheval avait été évoquée.