Comme chaque année à l'ouverture de la nouvelle campagne de Parcoursup, la Fédération Des Territoires aux Grandes Ecoles accompagne les élèves issus de milieux ruraux. Une ancienne lycéenne de l'Orne a bénéficié de cette aide pour construire ses vœux, elle témoigne.
“L’autocensure alliée au manque d’informations et aux difficultés financières empêche encore trop de lycéens des territoires ruraux d’intégrer des cursus sélectifs.” Un constat établit par l'Institut des Politiques publiques (IPP) et relayé par la Fédération Des Territoires aux Grandes Ecoles (DTGE) alors que la nouvelle campagne de Parcoursup ouvre à partir de mercredi 17 janvier jusqu'au 14 mars.
Une période de stress et de doutes pour tous les lycéens, en particulier ceux avec des barrières mentales liées à leur origine sociale et leur genre, qui créent un réel manque de confiance en soi.
Pour y remédier, la Fédération DTGE agit grâce à un réseau de 58 associations locales et un système de mentorat gratuit et illimité entre anciens et actuels lycéens. Un dispositif dont a bénéficié Constance, 19 ans, ancienne élève du lycée Mézeray-Gabriel à Argentan (Orne).
"On a un contact avec une personne qui nous ressemble”
Bachelière depuis juillet 2022, Constance est en deuxième année de licence information et communication à l'Université de Paris Panthéon-Assas. Sa mère est chargée des relations clients au sein d'une compagnie d'assurances, son père est un ancien capitaine de la marine marchande, aujourd'hui à la retraite. Des secteurs d'activité bien différents du sien.
"Au début de ma terminale, je cherchais des infos sur Sciences Po Paris, je suis tombée sur un webinaire organisé par l'association De L'Orne aux Grandes Ecoles, du réseau de DTGE." Une chance pour Constance qui, malgré ses recherches, ne comprenait pas vraiment ce vers quoi elle se dirigeait.
La Normande se voit attribuer une mentore. "Ça fonctionne tout de suite parce qu’on a un contact avec une personne qui nous ressemble, qui a fait face aux mêmes obstacles que nous.” Entre distance géographique, manque d'informations et de confiance en soi, difficile d'émettre ses vœux sur Parcoursup, et ce, peu importe le niveau scolaire.
Jusqu'à trois fois plus de chance
Un sentiment lié à une réalité constatée par l'Institut des Politiques publiques : les élèves parisiens ont une probabilité presque trois fois plus élevée d'accéder à une grande école que les non-franciliens.
“On se dit alors que c'est trop prestigieux, que ça ne nous correspond pas”
Constance Girard, membre de l'association De l'Orne aux Grandes Ecolesà France 3 Normandie
Le mentorat proposé par les associations locales permet justement de déconstruire ces préjugés, puis d’élargir le choix des formations. "Je n'avais pas d'idée précise du métier que je voulais faire, on a donc cherché par domaine." Constance choisit celui de la communication et émet de nombreux vœux. "Classes prépa à Caen, Rennes et Paris, Sciences Po Paris et l'Université." Tant de formations auprès desquelles il faut "se vendre."
“Le profil extrascolaire est très important”
Étant déjà passés par là, les mentors sont d'une grande aide lorsqu'arrive le moment de rédiger ses lettres de motivation. Un nouvel exercice pour la majorité des jeunes de 17 ans, qui nécessite de se détacher du bulletin de notes. "Dans ma lettre pour intégrer la licence, je me suis concentrée sur l'une de mes passions qu'est le théâtre, parce que le profil extrascolaire est très important."
Il ne s'agit pas de s’inscrire en dernière minute à une activité extrascolaire, mais plutôt de mettre l’accent sur sa personnalité et ses goûts. “C’est beaucoup plus intéressant pour un jury que ce que l’on pense."
#mentorat | 📸Retour en images sur la cérémonie de lancement du "Mois du Mentorat", qui a eu lieu mardi à @sciencespo Paris ! pic.twitter.com/vDChasxi5y
— Des Territoires aux Grandes Écoles (@dtge_asso) January 12, 2023
Constance l'assure, sans le mentorat, elle n'aurait pas fait tout ça, "parce qu'il y a aussi une culture du Supérieur qu'on n’a pas. Comme en entreprise, il y a des codes à adopter."
Désormais épanouie dans ses études à Paris, l'Argentanaise fait partie des 625 jeunes mentorés français et apporte à son tour son aide à une lycéenne.