Le coronavirus contamine aussi les secteurs de l'hôtellerie et de la restauration. En Seine-Maritime, les hôteliers accusent une baisse de 20 % de leur chiffre d'affaires.
Le nombre de personnes touchées par le coronavirus augmente jour après jour, également dans notre région, et les conséquences sur le commerce se font déjà sentir. La situation de la restauration est encore "bonne", affirme selon Philippe Coudy, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) de Seine-Maritime.
"Mais les problèmes peuvent être devant nous", poursuit-il. Car, pour l'instant, "il s'agit de reports. On est dans la période où c'est la clientèle locale qui fait le corps de l'activité économique. Sur le mois qui vient, on va peut-être être affectés."
Mais la situation est plus préoccupante concernant l'hôtellerie. "En Seine-Maritime, on est à -20 % d'occupation par rapport à janvier et février 2019", note Philippe Coudy. "Mais ce n'est pas immédiatement le coronavirus qui en est la cause", relativise-t-il, citant notamment les "manifestations au Havre" de ces dernières semaines et "les problèmes post-Lubrizol".
"Il y a de l'inquiétude chez les professionnels"
Mais l'avenir n'est pas plus rassurant : "Tous les groupes asiatiques et italiens, qui devaient venir à Pâques, annulent de plus en plus. Les entreprises ne veulent plus faire circuler ensemble leurs collaborateurs. On est partis pour une mauvaise série", s'inquiète Stéphane Robillard, directeur des hôtels Mercure et Ibis à Rouen, qui table sur une baisse "de -20 % à -25 %".
D'après lui, l'important est d'éviter de "penser au chômage partiel". Car selon Philippe Coudy, de l'UMIH, il y a bien "de l'inquiétude chez les professionnels. On peut se dire que les trois prochains mois vont être difficiles, et que la vraie vie va reprendre le dessus". Pour cela, il en appelle à l'État. "On demande aux pouvoirs publics de nous aider en n'annulant pas les événements qui font la vie culturelle et l'envie de sortir", lance-t-il, souhaitant notamment "un geste sur la taxation des contrats courts".